Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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L'Auberge espagnole


France / 2002

19.06.02
 



UNION LIBRE

Le livre Bye Bye Bahia



"- Pour m'inscrire à un DEA en Espagne, ça m'a pris trois mois."

La notion sociale de groupe intéresse depuis longtemps Cédric Klapisch. Les liens qui unissent les étudiants post-soixantehuitards du Péril jeune, les mêmes liens qui unissent un voisinage hétéroclite du 19ème arrondissement dans Chacun cherche son chat. Changement d'échelle, c'est à l'échelle de l'Europe que le réalisateur traque cette fois ci les affinités qui rapprochent les être humains au delà des contrastes de profils, ici de langues et de cultures.
C'est à Barcelone donc que convergent les différents personnages de cette auberge ibérique qui aurait pu être tout aussi bien une assiette britone en un autre endroit. Italiens, anglais, allemands … la pluralité de l'union européenne est largement représentée dans sa diversité. Force est de constater que Klapisch évite de nous asséner les traditionnels clichés qui caractérisent chaque nationalité dans la vision réductrice qu'entretiennent les moins progressistes. Certes tout n'est pas simple, la barrière de la langue pousse à quelques dérapages amusants, comme confondre au téléphone le mot Fac et Fuck…
Hélas, soucieux de ne pas tomber dans la franche comédie, le cinéaste s'acharne dans sa volonté consistant à faire sonner chacun de ses étudiants au plus juste de son quotidien, par soucis de réalisme vécu, de vraissemblance? Il flingue en tout cas une bonne part du potentiel romanesque dont pouvait prétendre profiter son récit de fiction. Car finalement, le nez dans un bouquin, un bucheur en passe de décrocher ses examens est effectivement assez universel et mérite qu'on aille creuser ailleurs dans son existence.
Malheureusement, réunis en colocation, la vie des exilés est pratiquement aussi palpitante à suivre que celle des demeurés de Loftstory (le frigo...), au point où l'on se demande ce qui peut bien enthousiasmer à ce point ce cher Romain Duris lorsqu'il débarque dans son futur foyer d'accueil, tant tout semble simplement anecdotique au spectateur. La suite du film n'otera pas ce sentiment. Essentiellement centré sur le personnage du français Xavier, économiste en devenir, col de chemise dépassant sagement du pull, Klapisch scénariste ne développe aucun de ses camarades à travers la vision de Xavier et renonce à créer une véritable dynamique de groupe, une émotion collective transmissible qui aurait pu créer une véritable adhésion à la Friends. Il aurait fallu pour se faire qu'il pense à creuser son portrait de groupe, à donner à chacun l'existence propre qu'il méritait plutôt que de tisser un vague patchwork en toile de fond. Le réalisateur préfère nous balader avec les histoires de cœur peu transcendantes et dépaysantes de Xavier, partagées entre le personnage de Tautou et celui de Goldrèche et tenues soigneusement éloignées du clan multi-linguistique.
Manque de substance donc, de fantaisie dans ce voyage qui se veut initiatique. Klapisch compense par quelques inventions de mise en scène assez divertissantes, notamment dans ses critiques des formalités de la bureaucratie européenne. Cela ne suffit pas à rythmer l'ensemble. Duris montre, après sa performance gay réussie dans 17 fois Cécile Cassard, présenté cette année dans la sélection un certain regard à Cannes, qu'il prend de l'assurance et sait emprunter d'autres défroques que celle du traditionnel barjot décoiffé qui l'a trop longtemps caractérisé. Tautou n'arrive toujours pas à produire une interprétation convaincante loin de l'univers sublimé de Jeunet et Goldrèche fait la cloche en roulant des yeux avec un manque de nuance certain. Le reste du jeune casting international est en tout cas au poil bien qu'ils ne trouve pas grand chose de constructif à jouer.
Actuel mais certainement trop terre à terre dans sa conception pour prétendre susciter l'enthousiasme. Christine Bravo en sortirait presque plus captivante, en tout cas plus ludique, triste à dire…
 
petsss

 
 
 
 

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