Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Bienvenue au Gîte


France / 2003

03.09.03
 



CONFIANCE EN FOIS





"- Quand il pleut, on joue au Scrabble."

Claude Duty fait comme ses héros : il laisse son passé pour recommencer sa vie. Après 30 ans de courts-métrages, et un long métrage assez fidèle à son ton (le musical Filles perdues Cheveux gras), il nous invite à une aventure plus classique, un film plus traditionnel dans la lignée des comédies françaises du type Les Marmottes ou Les Randonneurs.
Malgré quelques fautes de scripts, le scénario, classique, bien écrit, produit un film sympathique, attachant, populaire. Et de bon goût, même si un peu caricatural. La télévision, notamment, a donné de nombreux feuilletons sur la fameuse opposition entre parigots et provinciaux. Aussi, l’intérêt repose ailleurs.
Outre les quelques ressors comiques et des personnages secondaires assez croustillants (merveilleuse et généreuse Annie Grégorio), Bienvenue au Gîte n’est qu’un show pour Marina Fois. Marina, superstar devrait-on dire. Au point de s’interroger sur le choix de Philippe Harrel. Pourquoi donner le rôle du mari à un réalisateur qui joue faux du début à la fin du film ? À moins de mettre en valeur, Miss Fois, on ne voit pas. Car cette jolie parisienne qui n’arrive pas se débrancher de la capitale et de son stress détonne dans cette atmosphère baba-cool, entre les oliveraies de Madame la Maire et la foire locale qu’elle transforme en immense barnum, en Disneyland artisanal aux allures médiévales. À force de lire Ideat ou Côté Sud, elle s’est laissée embarquer dans un rêve qui n’était pas le sien : et la comédienne est parfaite dans ce décalage. D’autant que les dialogues hilarants sont ciselées pour elle. Cette femme au bord de la crise de nerfs s’agite tellement qu’elle est le mouvement centrifuge du film.
Alors, d’où vient le problème ? D’un manque d’imagination. Si Duty créé avec justesse les univers qu’il oppose, il les teinte d’une couleur trop clichée, trop caricaturale pour nous évader dans sa Provence où gays et hippies, scouts et vieilles mémés cohabitent. Tout est trop binaire. Le bordel contre le chic, le kitsch contre le classe. Le mari fainéant, lâche, égoïste, fumiste contre la femme égocentrique, individualiste, hystérique, perfectionniste. Là le cinéaste tenait un véritable sujet sur un couple qui ne vit plus le même rêve. Mais le scénario les éloigne tellement, les poussant à de tels extrêmes, qu’il n’y a pas d’occasions, de ressorts pour transformer le film. Bienvenüe au Gîte n’est alors qu’une comédie douce et amère, liquoreuse et savoureuse, comme de l’huile d’olive.
Duty aurait pu aller aussi plus loin dans le délire : sa pop culture ultra-référencée tout au long du film aurait du concevoir autre chose que cet entertainment authentique et bio-toc. La Gay pride se mixe avec la Plouc pride. Joyeux mélange mais un peu trop sage. Raisonnable même. Comme ce final où l’actrice porno se range. Cela donne un goût tiède à l’ensemble, ni drôle à se rouler par terre, ni ennuyeux à bailler aux corneilles, ni émouvant pour extraire quelques larmes. Au Gîte, "quand il pleut on joue au scrabble". Maintenant on pourra mater le film en DVD, sans honte.
 
vincy

 
 
 
 

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