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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Undertow (L'autre rive)
USA / 2004
05.01.05
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MISSISSIPPI RUNING
- " Je ranges mes livres par odeurs"
Voilà un film prompt à diviser de manière assez brutale, les cinéphiles, les critiques et le grand public. A juste titre d’ailleurs. Car en privilégiant l’attrait métaphorique de l’histoire d’une famille déchirée par le meurtre du père et la course contre la mort qui s’en suit, David Gordon Green bouleverse d’entrée notre perception du cinéma américain tel qu’il s’est présenté à nos yeux durant l’année 2004. Certains verront dans ce parti pris assumé, une manière plutôt déguisée et vaine de combler les lacunes d’un road movie sans grande imagination. D’autres admireront une " Odyssée" moderne censée) conduire les héros vers les chemins sinueux de la rédemption et de la liberté. L’autre rive est un peu tout ça en même temps. Après une première partie parfaitement maîtrisée grâce au portrait tout en nuances d’une famille atypique mais unie malgré l’isolement physique et sentimental qu’elle s’impose, David Gordon Green excelle à injecter le drame et le suspense par petites doses millimétrées à travers l’apparition du mystérieux personnage de Deel, l’oncle fraîchement débarqué de prison. L’assassinat du père et la fuite désespérée des deux jeunes enfants font soudain basculer L’autre rive dans une veine plus terre à terre et beaucoup moins subtile. Les rebondissements et autres moments de "bravoure" s’enchaînent de façon aussi prévisible que dans une vulgaire production hollywoodienne.
Ce serait pourtant oublier le talent de David Gordon Green qui explose par bribes tout au long du film : du générique à la Peckinpah avec des arrêts sur images éloquents et des nuances de couleurs qui éclaboussent l’écran, aux instants de pure poésie et d’élévation dont Chris et Tim sont les joyeux instigateurs en passant par l’imagerie troublante de ce Sud poisseux et étouffant aux paysages quasi bibliques qu’un fleuve d’or nommé Mississippi alimente depuis des siècles. La mélancolie hargneuse de Jamie Bell et la douceur déroutante de Devon Alan opposées à la force brutale et glaçante de Josh Lucas (Impressionnant !) fait le reste. Dommage que la
mise en scène pataude et trop aléatoire du réalisateur alourdisse malencontreusement le tout quitte à faire passer L’autre rive pour un simple premier film prometteur. Mais ces approximations et ces quelques errances ne doivent pourtant empêcher personne de découvrir ce cinéma américain "bis" qui refuse toute glorification scénaristique en prenant le risque d’aller à contre-courant. Quitte parfois à décontenancer les spectateurs les plus réceptifs. Les producteurs de Section Eight (Solaris, Ocean’s Twelve…) et de The Donner’s Company (X-Men 2) ont quant à eux flairé le bon parti en finançant en 2005 et 2006 deux nouveaux projets pour David Gordon Green. Reste à savoir si ce confort très hollywoodien ne vas pas un plus étouffer le talent encore brut d’un jeune réalisateur âgé d’à peine 29 ans. jean-françois
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