Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Pyramide  



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Lila dit ça


France / 2004

26.01.05
 



UNE LIAISON NON-PORNOGRAPHIQUE





"Quand tu rêves plus, c'est que ta vie changera pas !"

Sexe cru, révélations érotiques, poésie et féminité. "Une femme c'est différent, c'est une petite planète", dixit Lila. De quoi entrer dans le vif du sujet ! Ce film est un voyage initiatique hors normes qui, entre érotisme, poésie et réalisme acéré, portraitise nos contemporains de moins de vingt ans en toute originalité. Une fois n'est pas coutume, le sexe est ici utilisé comme médium d'expression.
De la mise en scène à la photo, en passant par le montage ou encore l'illustration musicale, Ziad Doueiri réalise un parcours sans faute. Esthétiquement parlant, Lila dit ça mérite bien des égards. En écho à ce balai visuel, une deuxième mélodie : celle des dialogues, brillamment édifiés, toujours spontanés, surprenants et touchants qu'ils s'en tiennent à un langage des plus trivial ou qu'ils soient empreints de lyrisme romantique. Naviguant en toute aisance d'un extrême à l'autre, les deux comédiens, Vahina Giocante et Mohammed Khouas, excellent dans l'authenticité. Dommage que cette épopée - un véritable conte érotique - reste si linéaire, jouant, tel un "Roméo et Juliette", sur ces sacro-saintes oppositions de l'entourage pour faire avancer le récit. Le premier quart d'heure passé, le scénario de Doueiri manque assurément d'audace, ne serait-ce que de sensualité. On accorde au cinéaste qu'il est difficile de parler de sexe durant près d'une heure et demi sans jamais en afficher à l'écran. Provocations et obsessions sexuelles, déboires psychologiques, mutisme social, instabilité familiale, contrariétés et fantasmes compensateurs : à force de surenchères, le scénario finit par piétiner et frôle la naïveté, se complaisant dans l'ambiguïté ou encore s'attardant sur des faits tantôt incongrus, tantôt improbables, pour ne pas dire totalement lourds. Mais où Ziad Doueiri veut-il bien nous emmener ? La réponse n'apparaîtra pas avant le dénouement qui, lui en revanche, ne manque pas de surprendre, imposant une relecture totale du récit. Il est cependant un peu tard nous captiver entièrement.
 
sabrina

 
 
 
 

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