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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Meet The Fockers (Mon beau-père, mes parents et moi)
USA / 2004
16.02.05
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SUEURS FROIDES EN FLORIDE
« En sachant d’où tu viens, je saurai mieux ce que tu nous prépares. »
Greg (Ben Stiller) sera-t-il capable de rester à l’intérieur du « Cercle de Confiance » inventé avec une authentique perversion par Mr. Byrnes (De Niro) ? C’est, encore une fois, le principe de ce film. Comme dans le premier épisode, l’idée est de créer la plus grande tension possible autour du jugement que se fait le beau-père, du héros. Dans Mon beau-père, mes parents et moi, l’enfer c’est l’autre. Un véritable suspense se met en place, dont le seul enjeu est l’image de Ben Stiller que renvoie le regard de De Niro. Les concepts hitchcockiens sur l’identification et le poids du regard d’autrui sont mis au service de la comédie familiale. Ainsi est produite la pression nécessaire au relâchement, à la déflagration du gag. L’analogie avec le réalisateur de La mort aux trousses ne s’arrête pas là. On a le sentiment que tout s’acharne rapidement contre le héros. Partant d’une situation de départ des plus paisible, il s’enfonce petit à petit dans un cauchemar éveillé dans lequel tous les éléments se retournent contre lui. Cette fraternelle cruauté de l’auteur, qui malmène Greg avec un certain vice, se traduit par une contamination névrotique, parfois paranoïaque du film. Le personnage se retrouve isolé, malgré les visages amicaux, dans un piège qui se referme lentement. Mon beau père, mes parents et moi est une expérience quasi systématique (voire clinique : découvrir jusqu’où il peut tenir) de torture parfois comique de son personnage principal. Naturellement, pour que le spectateur ne se sente pas mal à l’aise, la pression n’est pas maintenue d’un bout à l’autre.
Autour de ce concept, on n’échappera pas aux épaisses ficelles de la comédie pour petits et grands. Le petit chien, qui a encore envie de becqueter le petit chat, fera rire, la chère petite tête blonde (petit fils des Byrnes) et sa galerie d’expressions adroitement filmée attendrira, etc. Pour les plus grands, les acteurs, la plupart en forme, font une démonstration de précision. Hoffmann, pour une fois, aussi exubérant que dans la vie, aurait mérité un film entier autour de son personnage. De Niro, lui, fait la parodie habituelle de ses plus grands succès d’acteur, ici, le type coincé mais prêt à exploser de Taxi Driver. Barbara Streisand joue juste et Ben Stiller offre un jeu légèrement plus sobre qu’à son habitude mais toujours autant dans le timing.
Le film est, comme souvent, l’occasion pour Stiller d’étaler la panoplie de celui que l’on voudrait (parfois en vain) ne pas être. Lorsque le reste du monde lui laisse du répit, Greg (de son vrai nom Gaylord Focker, entendez phonétiquement : Seigneurhomo Baiseur) multiplie lui-même les maladresses. De caractère légèrement soumis, il fait tout ce qu’il peut pour plaire à son futur beau-père. Il lui donne raison dès que possible (contre ses parents), s’écrase à chaque invective et ne se décide jamais vraiment à reprendre le dessus. La seule évolution d’un personnage, puisqu’il en faut bien une, se fera, avec un politiquement correct achevé, au bénéfice de l’atrabilaire Byrnes. Il va, à terme et comme par magie, se décramponner un peu. L’éducation libertaire et affective sortira vainqueur de cette joute filmique et la morale sera sauve. Toutefois, malgré les faiblesses inhérentes à ce type de machine de guerre consensuelle du box-office, on ne reniera pas la satisfaction de retrouver ses acteurs adroitement dirigés. axel
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