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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Tout pour plaire
France / 2005
16.03.05
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QUELQUE CHOSE DOIT CRAQUER
« Remarque, côté nichons, elle doit être intelligente, non ? »
Tout pour plaire, un film de femme ? Un peu oui. Tout d’abord parce qu’il dépeint l’amitié de trois copines d’enfance. Alors le film tourne classiquement autour des scènes attendues d’amitié : à la piscine, dans des magasins de vêtements ou encore au restaurant, les trois grâces se racontent leurs histoires de filles. Pourquoi je ne rencontre que des hommes qui ne me vont pas demande Juliette. Pierre ne fait rien à la maison et j’en ai marre se plaint Marie. Je n’aime plus faire l’amour avec mon mari dit à demi-mot Florence. Les trois amies sont, dixit la réalisatrice, une sorte de concentré du questionnement féminin actuel : qui suis-je ? Où vais-je et qu’attends-je de la vie ? Alors on y trouve différents cas de figure : la célibataire au cœur d’or mais qui cultive l’échec par protection, la femme mariée qui en a assez de tout assumer et l’autre femme mariée qui se plie devant son époux par peur de le décevoir et par manque de confiance en elle. Chacune à leur manière, elles sont confrontées à des prises de conscience essentielles (suis-je dans la bonne voie ?). C’est donc une réalisatrice qui filme trois femmes dans leurs interrogations face à la vie et à la relation qu’elles entretiennent avec le(ur)s hommes. De ce point de vue, le film est donc un film de femme sur les femmes.
La comédienne Mathilde Seigner fait un parallèle avec Le cœur des hommes qui serait le pendant masculin de Tout pour plaire. Les trois copines et leurs histoires sont effectivement en quelque sorte l’équivalent féminin des tribulations des quatre copains Campan, Darroussin, Darmon et Lavoine. Mais le film de Marc Esposito était-il pour autant un film d’homme sur les hommes et destiné exclusivement aux hommes ? Que nenni. Là, c’est un peu pareil. On n’est pas plus dans le féminisme que Le Cœur des hommes n’était dans le machisme (même si certains ont pu le lui reprocher) et le film demeure une comédie tous publics.
Alors bien-sûr, là aussi, la caricature n’est pas loin. Preuve en sont les personnages masculins. Tous sont là un peu pour le folklore et aucun ne bénéficie d’une peinture subtile. Il y a l’artiste peintre un peu balourd qui s’exclue des corvées quotidiennes, l’homme d’affaire qui est glacial comme son attaché-case en métal et le banquier gentil.
Heureusement, la caricature des hommes s’éclipse parfois pour laisser place à de jolis moments plus délicats : un mari jusqu’à présent froid qui craque parce que sa femme le quitte ou un autre qui comprend qu’il n’a rien compris à ce que sa femme attendait. Mais malheureusement d’un autre côté, ces moments ne sont pas légion.
Pour autant, ce côté caricatural ne fait pas de Tout pour plaire un film désagréable. Loin s’en faut.
Il y a d’abord un bon équilibre du film, même si le personnage de Juliette a la part belle (c’est elle qui entraîne le plus l’histoire et qui a le plus de relief), les trois sont joliment montrés. Grâce à un montage tenu, la réalisatrice parvient à alterner les moments ensemble et les moments de chacune. Et à nous intéresser à tous.
Et puis le fonds du film est plutôt intéressant. La comédienne Anne Parillaud, à propos de son personnage, en parle assez bien : « c’est une femme qui se réveille dans le parcours de sa vie et qui essaie de se replacer dans sa vérité ». C’est un peu ça dans : des femmes qui s’interrogent sur elles-mêmes, qui se heurtent à leur vie et à une sorte d’insatisfaction qu’elles ressentent, et qui tentent d’accéder à leur réalité propre. Et Cécile Telerman, même en ayant choisi l’angle de l’humour, parvient à nous laisser quelque chose qui touche au général et à l’universel : le sens de la vie.
Alors même si c’est un peu poussif, si on frôle parfois la caricature (notamment en ce qui concerne les rôles masculins), Tout pour plaire est une premier film plein de charme. Et puis parsemé de dialogues irrésistiblement drôles. Vraiment, on y rit beaucoup. laurence
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