Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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The Last Samurai (Le dernier samouraï)


USA / 2003

14.01.04
 



TOM POUSSE (UN PEU TROP LOIN)





- "L'Empereur raffole de ce qui est occidental, les Samouraïs pensent que tout va trop vite..."

Ah ! Ce bon vieux Japon. De John Huston en passant par Sidney Pollack, jusqu'à Quentin Tarantino et Sofia Coppola aujourd'hui, quel autre pays peut se vanter d'avoir autant inspiré les scénaristes et les cinéastes du monde entier. Comme le Mexique jadis, le pays du Soleil Levant a souvent symbolisé une terre d'accueil salutaire pour le héros hollywoodien oublié, en proie à un mal de vivre certain. A la manière du John Wayne du Barbare et la Geisha, c'est au tour du beau Tom Cruise de s'y coller. Pas une excursion version Club Warner Bros pour autant. Monsieur Pénélope Cruz, mèche rebelle et armure de samouraï de rigueur, charge et tranche ses adversaires avec plus de rage encore que ses compagnons de fortune. Un soupçon d'invincibilité à la Mission Impossible 2 allié à l'angélique et perpétuel sourire charmeur saupoudré par un jeu d'acteur toujours aussi réduit. C'est bien là le hic. A l'instar des superproductions hollywoodiennes, Le Dernier samouraï repose presque exclusivement sur la prestation de sa tête d'affiche. C'est plutöt raté. Nonchalant et charismatique à la Toshiro Mifune ou à la Chow Yun Fat de Tigre et Dragon, Ken Watanabe (Katsumoto) vole sans répit la vedette à un Tom Cruise poussif, parfois grotesque (sa prestation d'ivrogne est sans équivoque). Ce détail ravira ses détracteurs, tout en desservant assez maladroitement le film. Tom Cruise peut habilement jouer du sabre, faire admirer son étonnante souplesse et monter à cheval comme personne, la sauce ne prend pas.

Car loin d'être un modèle du genre, le scénario du Dernier samouraï pouvait prétendre à un meilleur traitement. Le témoignage d'un Blanc dans le Japon de la fin du 19ème siècle et son irrésistible marche vers l'industrialisation, laissait rêveur. Edward Zwick l'ébauche à peine. De minces plans de bateaux modernes à quais, déchargeant des canons dernier cri, lui suffisent amplement. On sent bien poindre ici et là, quelques critiques à l'encontre de l'attitude cupide des puissances occidentales, le récit reste très évasif. Histoire de ne vexer personne. Etrangement, les séquences au sein de la micro société de Katsumoto, s'avèrent aussi les plus réussies. Si Zwick abuse des tirades humanistes, son voyage dans ce village enclin aux coutumes ancestrales et aux principes du code de l'honneur (Bushido) retient l'attention. Si le discours sur la tolérance sonne vaguement creux, le réalisateur ose un subtil parallèle entre la répression de l'armée impériale et les massacres des guerres indiennes aux Etats-Unis. La modernisation du Japon et la conquête de l'Ouest. Et prouve la faculté du cinéma américain, à affronter son Histoire, même la plus abjecte. Les samouraïs hors-la-loi rejoignent les soldats "nordistes" noirs de Glory. Mais c"était déjà trop en demander à une oeuvre purement commerciale. Edward Zwick retrouve ses réflexes hollywoodiens pour une charge finale "spectaculaire" mais sans imagination. Le tout ponctué d'un happy end grotesque. La formule rêvée pour faire du Dernier Samouraï un "bon" film. C'est bien-là toute sa limite.
 
jean-françois

 
 
 
 

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