Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Trouble


Belgique / 2005

09.03.05
 



FAUSSES ALERTES





"Quand tu te réveilleras, si tu ne te dépêches pas, il arrivera un grand malheur !"

Une fresque opaque, des personnages impeccablement perturbés. Trouble n'a de brillant que son excellente mise en scène de genre et son originalité de style, du moins pour ce qui est l'actuelle situation du cinéma français. Force est de constater que nos amis belges, dont Harry Cleven fait partie, sont quant à eux plus audacieux. Esthétiquement parlant, le réalisateur a mis les petits plats dans les grands. Son travail est louable, en tout cas méritant, à voir, ne serait-ce que pour donner de nouvelles impulsons à notre hexagonal septième art. Il en sera de même pour Benoît Magimel et Natacha Régnier : appliqués et sincères, les deux comédiens relèvent aisément le défi d'incarner toute l'ambivalence de leurs protagonistes. Des caractères pathologiquement placés sous le signe du double et de la confusion. Instincts primitifs, traques, jeux de miroirs, ambiguïtés et désorganisations sont ici de rigueur. Cela ne fait pas pour autant de Cleven l'égal d'un Cronenberg, d'un Verhoeven, Polanski et encore moins d'un Lynch, tendances cartésiennes et improbabilités du scénario obligent. Puisque, au final, Trouble n'a de fantastique que ce déroutant hermétisme librement déployé au hasard des situations et conversions de chaque personnage. Au départ mis sous tension par ces traditionnels (et proprement efficaces) jeux d'engrenages psychologiques, le scénario se disperse à mi-parcours dans une imbrication de sous-intrigues trop fantasques pour maintenir un véritable suspense. A défaut, notre curiosité prend le relais.
Hélas, on restera sur notre faim. Tantôt flou, tantôt redondant ou encore trop manichéen, ce thriller dit psychologique frôle de peu la comédie dramatique. Emmuré dans ses thèmes noyaux - la perte identitaire et les rapports de force - le film se crashe contre ses propres limites. Cession de rattrapage : Cleven nous promène entre pesanteur et ambiances aériennes, naïveté et perversité, aveuglements, mystères, demi-mots et contre vérités. La sensibilité de ses personnages semble vaine, dans le meilleur des cas maladroitement utilisée. Leurs manipulations et violences respectives sont littéralement autosuffisantes. Bref : une histoire qui va à reculons, des personnages trop distants pour nous envelopper… On ne s'étendra pas sur le dénouement non dénué de surréalisme mais bien trop freudien et simpliste. Reste cette petite voix enfantine en son over qui dès le départ puis à l'avant climax, lance un compte à rebours. De quoi simuler rythme, urgence et mises en danger. Pour le spectateur, hélas, le chrono s'est depuis longtemps arrêté.
 
Sabrina

 
 
 
 

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