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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Be Cool
USA / 2005
23.03.05
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DUPE FICTION
''- Vous avez été très bon au Larry King Live sur CNN avec euh !?…"
"- Ariel Sharon ! "
Sans être un événement historique, la suite des crapuleuses aventures de Chill Palmer, le plus cinéphile et non moins passionné des prêteurs sur gages sévissant sur Hollywood Boulevard, avait de quoi attiser l’appétit des spectateurs en mal de fous rires. En dépit de l’absence remarqué de Barry Sonnenfeld et du scénariste Scott Frank (Out of Sight, Minority Report), l’espoir d’assister à un second volet, aussi doux-amer et délicatement épicé que le précédent, restait de mise. Autant avouer après dégustation, le cru Be Cool 2005 dégage un persistant arrière-goût de vinasse aussi bouchonnée qu’indigeste. Frustré d’amasser un paquet de gros dollars dans une industrie du cinéma à peine capable de confectionner des suites répétitives, le toujours aussi pimpant Chill Palmer s’attaque au milieu de la musique pour assécher les beaux yeux larmoyant d’une jeune afro-américaine fauchée mais néanmoins talentueuse. Aussi facile à dire qu’à faire si la future starlette ne s’attirait pas pareillement les faveurs peu enviables d’un Boys Band de rappeurs gangsta et d’un producteur vicieux et véreux, le tout départagé par une cohorte de mafieux russes sans doute expulsés des bas quartiers de Volgograd. Voilà pour ce qui est du scénario.
L’humour politiquement incorrect et vachard promis à grands renforts de promo se résumant au final à quelques vannes pachydermiques qui tombent le plus souvent à plat... et dans l’indifférence générale. Le cocktail rap-vodka-cocaïne coupé à l’humour citronnade en aura déjà dégoûté plus d’un dès les premières 30 minutes qui composent les deux 2 heures totales du film.
Véritables faire-valoir d’une production bancale, Uma Thurman et John Travolta rivalisent de regards charmeurs et équivoques pour se faire pardonner leur participation à ce projet vaseux. Le réalisateur F. Gary Gray leur assénant un impitoyable coup de poignard à travers un risible remake de la scène de danse de Pulp Fiction (le sarcastique Tu sais encore danser ? de Thurman à Travolta pouvait mettre l’eau à la bouche). Deuxième millénaire oblige, le R&B des ''Black Eyed Peas'' se substituant au ''You Never Can Tell'' de Chuck Berry. Ajoutant un peu plus encore à la médiocrité ambiante, Be Cool dérape vers un ''propagandisme'' commercial en faveur de la génération MTV (Christina Milian, les rappeurs de Outkast et le chanteur des Limp Bizkit), d’un acteur en manque de rôles décents (Danny DeVito, souvenez-vous) en passant par la très siliconée Anna Nicole Smith et le groupe Aerosmith (en plein concert) avant une cérémonie des Grammy Awards en grande pompe. Condamnés à attendre patiemment le show du couple – seule réussite du film - composé par Vince Vaughn (le petit blanc se prenant pour un Bad Boys… noir) et The Rock (aussi irrésistible que méconnaissable en garde du corps homo et disco), les amateurs du feu Get Shorty auront sans doute la dent dure. Ne manquerait plus maintenant qu’un célèbre fan de Lorie et Premier ministre à ses heures perdues, viennent à vendre aux Français entre 7 et 77 ans les bienfaits de cette ''coolatitude'' tout aussi déprimante. jean-françois
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