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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Three Burials of Melquiades Estrada (Trois enterrements) (Three Burials of Melquiades Estrada (Trois enterrements))
USA / 2005
23.11.05
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IL FAUT SAUVER LE CADAVRE ESTRADA
- Je suis un cowboy avant tout !
Un film qui n'a de piquant que ses cactus. Tommy Le Jones semble avoir réalisé ce premier long métrage à coup de pénibles insolations. On le découvrira certes bon cinéaste : metteur en scène de décors, contrées désertiques, hauteurs rocailleuses, vivifiantes rivières et tout ce qui en découle... Pour le reste, on attendra son prochain film. Un décor facile, naturellement propice en rebondissements. Notons haut en beauté et bien filmé. Remarquons que ce seul environnement assurera toute la cohérence du film, Trois enterrements reste une histoire profusément dispatchée usant de conjoncture, clichés archaïques et scènes décalées pour n'évoluer que laborieusement. Amoureux de westerns et films d’aventure s’abstenir ! Nos mâles se contenteront d'enchaîner les enterrements/exhumations d'un Melquiades Estrada toujours plus décomposé sous la chaleur du désert. Pas davantage. L’épouvantable sera de fait au rendez-vous. Pas de quoi avoir la nausée, qu’on se rassure ; juste de quoi languir, tant Tommy Lee Jones usera de tournures gratuites pour enchaîner invariablement les kilomètres, temps de pause et phases de rééducation à la dure. Deux hommes à cheval - un dépressivement scotché à ses valeurs, l'autre contraint d'expier ses fautes - un cadavre, de récurrentes scènes de tortures tant physiques que psychologiques (un brin de subtilité?) : le duel ne s'en tiendra qu'à de récurrentes vagues sado-éducatives ponctuées de laborieux jeux de miroirs transgénérationnels... Avouons que l'on espérait mieux, bien que nos deux comédiens apportent toute la force nécessaire à la maturation du binôme. Ingérables pulsions virilisantes, (re)flexions, quête de repères, transmissions et ondes en chocs : forcement charismatique, le duo Tommy Lee Jones/Barry Pepper élancera mouvements et nuances : fertile en cette traversée sur passages arides. Nostalgie d'une époque où la dignité, l'ordre et la responsabilité renfermaient encore tous leurs sens ? Tommy Le Jones amorce l'idée ; hélas trop en catimini pour trouver preneur. Définitivement hésitant…
Exception faite de ces quelques séquences - ironiques - de la vie ordinaire, se jouant entre autres de décalages et issues cocasses, rien ne sera ici entièrement exploité. Sexe, règlement de comptes et rodéos : pittoresque et ponctuellement efficace, certes. Mais après ?.
Du meurtre initial au Mexique, le récit tournera vite en rond. Trop découpée, usant de points de vus en entrechocs, Trois enterrements se révèle n’être qu’un enchevêtrement de vagues sous-intrigues venues illustrer cette histoire de cowboys au trot. Aucune représentation culturelle, sauf ce légendaire far niente mexicain et quelques soap opéras hispaniques à regarder pendant l’amour pour distraire nos chères femmes de la platitude masculine. Une bonne efficacité comique, un regard persifleur sur l'homme bridé, la femme mal aimée, sur la difficulté à dépasser son instinct ; malheureusement trop rare pour nous happer. Tendre, mais insuffisant. On a beau tenter de prendre le film au second degré : définitivement, rien n'y fera. Au final, Tommy Lee Jones signe une aventure à priorités sinistres, étroitement collée au parfum de cette réplique, "ça sent la mort". Rien qui ne mérite un Prix d'interprétation masculine ; bien moins celui du meilleur scénario. On imaginait l’acteur-réalisateur plus inventif. Enterrons ce mauvais trip.
Sabrina
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