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Tandis qu'Himalaya l'enfance d'un chef nous avait éblouit, avouons notre déception avec cette Piste africaine... Se dessine une oeuvre, celle de Valli, entre rapport au monde (le cartographique) et rapport à l'homme. En prenant les yeux d'un innocent, le réalisateur s'autorise une certaine contemplation assez naïve. Admiration non feinte. Cependant, entre les films IMAX, La terre vue du ciel et autres Dogora, notre curiosité s'émousse, notre désir d'exploration a besoin de plus de profondeur humaine, de révélation géographique.
Si l'actrice Camille Summers est un choix judicieux - tellement loin des adolescentes têtes à claques habituelles - offrant une certaine maturité à son personnage, les autres comédiens ont des rôles trop "cliché" pour nous intéresser. Valli réussit, malgré tout, à dépeindre cette relation père / fille conflictuelle : amour, pudeur, admiration, rancoeur...
Le tout est un peu noyé dans ces paysages somptueux. Le réveil ensablé restera comme une expérience visuelle esthétiquement mémorable. Mais il
y a là, dans l'ensemble, beaucoup trop de bons sentiments. Le spectateur sent à des kilomètres le dessein didactique de cette Piste. Pour le coup, dépistée. Rien de manichéen et de grossier, réellement humain jusque dans les nuances, mais toujours trop lisse. Peut-on parler de la misère avec une image si "léchée"? Peut-on, encore aujourd'hui, montrer des enfants africains parlant anglais dans un poste de police perdu au fond de la brousse?
Aux frontières de Disneyland, on préférera, sans doute, l'aventure du Nil Bleu en format IMAX pour se dépayser sans douter moralement de ce type d'expédition.
asha, vincy
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