Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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La cloche a sonné


France / 2005

17.08.05
 



CLASSE VERTE





Stop ! Véra, ce boulgour est divin. C’est le meilleur boulgour qu’on ai mangé jusqu’ici.

Suffit il d’aligner une brochette d’acteurs reconnus pour faire un bon film ? Non, et l’adage se vérifie avec ce deuxième long métrage de Bruno Herbulot. Rôle taillé sur mesure pour Luchini où il joue ce qu’il fait le mieux : du Luchini. Ebouriffant, flamboyant et au mieux de sa forme dans le rôle du gourou Simon Arcos, Fabrice tient le film à bout de bras. Le scénario est dans l’air du temps : un groupe hétéroclite de gens stressés se retrouve en stage zen pendant une semaine en pleine campagne. On retrouve donc tous les lieux communs propres à ce genre de situation, de la nourriture bio aux pratiques mentales en tous genres en passant par des promenades censées être libératrices de « mauvaises énergies »…. Luchini phagocyte tellement le film que les autres personnages sont écrasés. Pourtant même s’ils sont stéréotypés ceux-ci n’en restent pas moins très pittoresques. Ainsi Jean, costume-cravate qu’il ne quitte jamais, venu pour faire plaisir à sa maitresse (Nathalie) en espérant se retrouver seul avec elle. Il ne s’interesse pas du tout à tout ce qui se passe dans ce stage et, réfractaire, va jouer le rôle du perturbateur. Bonne idée de départ mais on tombe vite dans les réactions convenues qu’on a aucun mal à anticiper, tout comme les dialogues. Francois Cluzet se débat pathétiquement avec son personnage, sans y croire et cela se voit à l’écran. Autre individu qui dénote, c’est Hervé le muet. Joué par Cartouche de façon efficace et convaincante, c’est le seul qui peut contrebalancer l’emprise de Luchini dans cette histoire. De lui viendront quelques bons « mots » (en langage des signes) comme : Ah oui, on perd du temps avec des cons, on peut bien perdre du temps avec un muet et des mises en situations où on rit franchement comme la séance de « conversation » avec des vaches, vrai moment d’humour.
Mais le scénario tourne en rond, révelant rapidement sa faiblesse tant dans la narration que dans la construction des personnages qui, mis à part Simon Arcos et Hervé, n’ont aucune consistance et font de la figuration. On ne croit pas à Elsa Zylberstein en nymphomane rebelle tant elle se tient loin de son rôle. On a le plaisir de la voir dans le plus simple appareil ou de regarder son fessier moulé dans un short en jean…mais ça ne suffit pas. Bruno Herbulot passe complètement à côté de toute psychologie du sujet et échoue dans sa tentative d’une certaine analyse de la société à travers ses personnages. Trop d’archétypes sans doute, comme dans ces feuilletons où l’on prend une blonde, un noir, une brune, croyant représenter l’éventail de Mr ou Mme tout-le-monde. Le réalisateur ne parvient pas à dénoncer ce qu’il veut dénoncer et on suit une histoire sans surprises, réalisée de façon classique et sans originalité. L’impression de travail bâclé que l’on a au bout des premières minutes ne nous lâche plus jusqu’à la fin. Néanmoins on rit sans trop se poser de questions à quelques bons mots, mimiques ou situations. Si on aime Luchini on sera comblé…Un film de fin d’été mais qui malheureusement ne nous fera pas oublier que la rentrée est proche.
 
Olivier

 
 
 
 

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