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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Wonderland
USA / 2003
26.05.04
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LE DORMEUR AU FOND DU VAL
"- C'est un pot de vin. Pot de vin pour que tu restes hors de ma vie."
Wonderland est la face sombre de Boogie Nights. Autant le film d'Anderson était riche et habile, autant celui de Fox n'amène que des déceptions. Trop convenu, trop terne. Une légende du sexe dans une dope story, on s'attend à autre chose qu'un film aussi prude et faussement noir.
Les jeunes cinéastes lorgnent de plus en plus vers la nostalgie d'un cinéma disparu, entre Peckinpah et Scorsese, une époque trash et une image crade, des personnages déchus et des tabous transgressés. Ca n'en a que l'allure, car hélas, ad minima, ils ne restituent pas le goût. On pourrait bien deviner un hommage à ces cinéastes des seventies, d'avant le règne du fric à Hollywood. Ce n'est jamais qu'une énième oeuvre restituant avec une sorte de régression infantile la culture de l'époque, que ce soit musique, télé ou cinoche. En cela, Wonderland est plus proche de Blow que de Boogie Nights. Mais rien d'original... Juste une bande de camés pas beaux à voir se réglant leur compte.
Loin du glamour, ce Los Angeles des bas fonds se complait un peu trop dans les clichés : des dialogues à la défonce, le cinéaste réussit même à éviter le sexe. En cela, rien de transgressif. Trop bavard, trop peu dynamique, le film n'a rien de magique car aucun personnage n'est attachant. Sombres et antipathiques, les ravages de la came les rendent inhumains, et pour nous inintéressants. Le scénario flirte tellement avec l'absence d'action qu'il se sent obliger de tricher avec l'image, de créer des mouvements inutiles, de surcharger artistiquement chaque séquence. A l'instar de ce maffieux (Eric Bogosian) qui se la joue Elliott Gould, le film se la joue sans être convaincant. Il reflète toutes cess filles de Bakersfield qui rêvent d'avoir un destin style Lana Turner. Ici, le glamour n'est qu'un mirage.
On restera dans notre rôle de spectateur en suivant l'histoire de ce fait divers : trois versions différentes qui permettent de nous intriguer un petit peu. Le cauchemar n'a rien de sulfureux. Et les mensonges sont bien plus sexy et moins sordides que la vérité. Mais tout cela est déjà vu. Le réalisateur a bien appris sa leçon. On attend encore de voir s'il a un ton. Il manque en effet une atmosphère, une passion. Il ne s'agit pas simplement de déterrer les cadavres, il faut savoir leur rendre la vie. Vincy
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