Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



Ailleurs
Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary
Effacer l'historique
Ema
Enorme
La daronne
Lux Æterna
Peninsula
Petit pays
Rocks
Tenet
Un pays qui se tient sage



J'ai perdu mon corps
Les misérables
The Irishman
Marriage Story
Les filles du Docteur March
L'extraordinaire voyage de Marona
1917
Jojo Rabbit
L'odyssée de Choum
La dernière vie de Simon
Notre-Dame du Nil
Uncut Gems
Un divan à Tunis
Le cas Richard Jewell
Dark Waters
La communion



Les deux papes
Les siffleurs
Les enfants du temps
Je ne rêve que de vous
La Llorana
Scandale
Bad Boys For Life
Cuban Network
La Voie de la justice
Les traducteurs
Revenir
Un jour si blanc
Birds of Prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn
La fille au bracelet
Jinpa, un conte tibétain
L'appel de la forêt
Lettre à Franco
Wet Season
Judy
Lara Jenkins
En avant
De Gaulle






 (c) Ecran Noir 96 - 24


  



Donnez votre avis...


Nombre de votes : 6

 
Wonderland


USA / 2003

26.05.04
 



LE DORMEUR AU FOND DU VAL





"- C'est un pot de vin. Pot de vin pour que tu restes hors de ma vie."

Wonderland est la face sombre de Boogie Nights. Autant le film d'Anderson était riche et habile, autant celui de Fox n'amène que des déceptions. Trop convenu, trop terne. Une légende du sexe dans une dope story, on s'attend à autre chose qu'un film aussi prude et faussement noir.
Les jeunes cinéastes lorgnent de plus en plus vers la nostalgie d'un cinéma disparu, entre Peckinpah et Scorsese, une époque trash et une image crade, des personnages déchus et des tabous transgressés. Ca n'en a que l'allure, car hélas, ad minima, ils ne restituent pas le goût. On pourrait bien deviner un hommage à ces cinéastes des seventies, d'avant le règne du fric à Hollywood. Ce n'est jamais qu'une énième oeuvre restituant avec une sorte de régression infantile la culture de l'époque, que ce soit musique, télé ou cinoche. En cela, Wonderland est plus proche de Blow que de Boogie Nights. Mais rien d'original... Juste une bande de camés pas beaux à voir se réglant leur compte.
Loin du glamour, ce Los Angeles des bas fonds se complait un peu trop dans les clichés : des dialogues à la défonce, le cinéaste réussit même à éviter le sexe. En cela, rien de transgressif. Trop bavard, trop peu dynamique, le film n'a rien de magique car aucun personnage n'est attachant. Sombres et antipathiques, les ravages de la came les rendent inhumains, et pour nous inintéressants. Le scénario flirte tellement avec l'absence d'action qu'il se sent obliger de tricher avec l'image, de créer des mouvements inutiles, de surcharger artistiquement chaque séquence. A l'instar de ce maffieux (Eric Bogosian) qui se la joue Elliott Gould, le film se la joue sans être convaincant. Il reflète toutes cess filles de Bakersfield qui rêvent d'avoir un destin style Lana Turner. Ici, le glamour n'est qu'un mirage.
On restera dans notre rôle de spectateur en suivant l'histoire de ce fait divers : trois versions différentes qui permettent de nous intriguer un petit peu. Le cauchemar n'a rien de sulfureux. Et les mensonges sont bien plus sexy et moins sordides que la vérité. Mais tout cela est déjà vu. Le réalisateur a bien appris sa leçon. On attend encore de voir s'il a un ton. Il manque en effet une atmosphère, une passion. Il ne s'agit pas simplement de déterrer les cadavres, il faut savoir leur rendre la vie.
 
Vincy

 
 
 
 

haut