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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Mirrormask
Royaume Uni / 2005
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MASQUE EN RADE
"- Tout cela est bizarre."
Dave McKean va devoir apprendre qu'un film n'est ni une bande dessinée, ni un livre illustré, ni même un storyboard mis en image. Mirrormask, film ambitieux artistiquement, se ramasse là où Bilal et autres Miller s'étaient déjà bien plantés. L'incapacité à traduire un univers graphique en un film captivant. Car, si esthétiquement ce premier film vaut le coup d'oeil, le sujet banal et les dialogues trop longs empêchent de s'intéresser à ce rêve/cauchemar allégorique. Problème de narration. Trop de bavardages, chiche en action, et surtout, une émotion masquée - pour ne pas dire noyée - dans le décor. A peu de choses près, les mêmes défauts qu'un Jeunet / Caro du genre La cité des enfants perdus.
Mais là où les deux franchys de Delicatessen avait réussi à nous embarquer dans une histoire attachante, McKean échoue à nous attirer dans ce jeu de piste ennuyeux. L'absence d'humour, la recherche d'une perfection (visuelle) ne peuvent être comblés par le seul visage de la comédienne, Stéphanie Leonidas, touchante et adorable, cousine proche d'une Helena Bonham-Carter chez Burton.
Il ne suffit pas de savoir dessiner pour créer un film original. Dans le genre, on préférera toujours un Freaks réaliste ou des tableaux de Dali et Miro auxquels ils se réfèrent. Et finalement tout cela parait déjà vu. La fantaisie prend trop le pas sur le plaisir. Le spectateur se tient à distance. Les mouvements sont rarement humains, toujours virtuels. Ce qui explique la faible dose d'humanité.
Il y avait peut-être davantage de matière, de cohérence, de sensation à tirer d'un voyage dans le subconscient d'une ado. Mais à trop chercher son tempo, jusque dans la musique stridente et agaçante, Mirrormask se croit moderne, avant-gardiste et s'achève en film hybride un peu pompeux, aliant le 3D et les maquillages bricolés à la main.
La fable se prend trop au sérieux, se complaisant dans le drame, ne pouvant pas plaire aux enfants ni aux adultes. Miroir, mon beau miroir, où as-tu trouvé ce scénariste qui ne sait pas raconter une histoire??? vincy
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