Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Grimace  



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Yossi & Jagger


Israel / 2003

09.11.05
 



BROKEN FLOWER





"Qu'est ce que tu ferais si j'étais pédé?
- sincèrement? On te baiserait tous tellement t'es mignon.
"

L'hiver. La guerre. Israël. Un amour interdit, tabou, transgressif. La chaleur charnelle compense l'hostilité du décor. Fable emplie de tristesse, envahie de sons électroniques, Yossi & Jagger est un portait qui trace des frontières, des limites. Celles de l'intime et celles d'un pays, celle entre la vie et la mort, entre le désir et l'amour. La guerre peut être dans un couple, sur la ligne de front. L'amour désarme quand même les âmes dures.
Avec une économie de moyens, Eyton Fox parvient à installer très vite ses rapports humains et sa dramaturgie. Une seule scène de roulé boulé dans la neige suffit à expliquer une complicité inattendue entre deux soldats. Soldat dont on partage le quotidien, les angoisses, la fatalité des actions. Tableau passionnant sur la routine militaire qui n'a rien d'une fantaisie.
Avec une caméra à l'épaule qui cousine avec le reportage documenté, le film aurait pu manquer son but. Mais l'image n'a aucun mal à s'évader et transporter ses personnages dans le lyrisme. Instants furtifs, gestes osés ou esquivés, pulsions contournées, les détails enrichissent cette fiction modeste, intéressante, sans être passionnante ou sensationnelle. A l'image de ces chansons d'amour mélancoliques que les hommes, virils et sensibles, parfait prototypes de l'homme parfait (physiquement), aiment écouter. La souffrance affective prend alors sa dimension intérieure en plaçant ses espoirs dans des complaintes romantiques.
Face à l'ennemi, rien d'autre que la tentative de construire des passerelles amoureuses. D'être humains. Difficile d'être un homme (aussi) libre. Il n'y a pas de place pour les questions existentielles et encore moins pour l'individualité. Logiques de groupe et de survie.
Au milieu de ces opérations finalement banales, mais qui restent mortelles dans le feu de l'action, les battements de coeur peuvent être ceux de la peur. Quand les sentiments personnels se mélangent au dilemme "professionnel" du chef, cela donne les moments les plus poignants d'un film qui, hélas, n'utilise pas assez son potentiel tragique. Pourtant le film, sur la fin, devient poignant en peu de temps, malgré une image assez laide et un montage approximatif. "C'est comme un putain de film hollywoodien" Bah non justement c'est pas comme. C'est tout le contraire. Rien à voir avec Les Chevaliers du Ciel, propagande hétéro à celui qui maniera le mieux son manche au septième ciel. Ici nous sommes aux prises avec une emprise qui torture : être un animal ou un homme ("J'y peux rien, je suis un animal."), baiser ou défendre une ligne abstraite. Tuer ou aimer.
 
vincy

 
 
 
 

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