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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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An Unfinished Life (Une vie inachevée)
USA / 2005
04.01.06
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LIBERTE POUR LES OURS
"- Ma prof de musique était lesbienne. Vous êtes homo, non?"
C'est connu, rien ne vaut un bon retour aux sources et le bon air de la campagne pour retrouver un sens à sa vie. Se régénérer. Lasse Hallström a toujours aimé les déracinés, les destins brisés, les cassures familiales. Ses mélodrames (on ne peut pas dire que l'humour transcende son oeuvre) aiment suivre des itinéraires d'enfants pas gâtés, désirant s'accomplir, se trouver. Il aime aussi les communautés presque recluses, où chacun se connaît. Où l'étranger est jugé, moralement, comme un sale virus visant à déstabiliser un fragile équilibre.
Une vie inachevée n'échappe à aucune de ses règles. Entre fable écolo-spirtuelle et tragédie familiale, tous les poncifs s'y retrouvent jusqu'au choix des deux acteurs principaux : Redford en Jeremiah Johnson acariâtre et vieillissant, Lopez, qui trouve enfin un personnage crédible, en bimbo prolo. Parfaite dans le rôle de l'étrangère... Même le con est adéquat, prévisible et bêtement violent. Seulement voilà, à flirter avec trop de clichés et des rebondissements plus que prévisibles, l'histoire nous ennuie rapidement et ne nous happe jamais. Hallström fabrique les souvenirs de la gamine mais oublie de nous fabriquer des émotions. Les messages sont lourdement appuyés, les conflits trop binaires, et les personnages secondaires assez grossièrement esquissés. On ne ressent jamais la précarité et la parano où le film puise son inspiration. Il y a bien quelques rares instants de tension, mais elle se relâche assez rapidement.
Alors si l'on ne peut rien dire sur cette morale réconciliatrice, tolérante et candide, sauvons aussi Morgan Freeman. D'une part l'élégance du monsieur, la souffrance de son personnage, la beauté de son geste et la dignité dont il fait preuve nous font immédiatement adhérer à cet arbitre insolite. D'autre part les scènes qu'il occupe sont de loin les plus passionnantes, les mieux filmées, les plus sensibles. Si ce film a des airs d'inachevés ou d'incomplet, grâce à Morgan Freeman, il parvient, parfois, à véhiculer un peu de poésie... Cela ne fait pas un roman sur la dette (plus que le deuil) envers les autres. C'est en fait aussi barbant et gentillet que des vacances à la ferme.
vincy
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