Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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The Cave (La Crypte)


USA / 2004

11.01.06
 








BAS DE PLAFOND

T’as vraiment envie de laisser traîner ton cul ici quand la lumière va s’éteindre ?

Dissimilées au plus profond de l’inconscient, les peurs sont souvent souterraines. Cette rapide et conciliante évidence psy pourrait expliquer en partie les raisons qui pousseraient ces derniers temps de nombreux auteurs horrifiques à nous traîner six pieds sous terre pour tenter de nous filer la chair de poule en espace exigu et mal éclairé. Après avoir épuisé toutes les possibilités offertes par le réseau du métro (Mimic, Creep), la tendance écolo indiquerait un regain d’intérêt pour les cavités naturelles en tant que nouveau terrain d’expression de l’épouvante. Ainsi les hasards de la production – encore que ce genre de coïncidence fâcheuse ne cesse de laisser songeur – valent au spectateur, après l’engouement provoqué par The Descent, une nouvelle plongée, quasi simultanée, au centre des mystères géologiques. Le format sera cette fois-ci cependant plus standard. Exit le casting très « Marie Claire » des citadines en goguette et place à la traditionnelle équipée mixant les têtes brûlées et autres scientifiques irresponsables répondant aux divers quotas sexuels et ethniques. Moins axée sur la thématique de la survivance extrême, le gore et la sensation basique de claustrophobie, la mise en scène louche fortement du côté des principes formels du cinéma de James Cameron; à savoir trame de série B gonflée à l’hélium pour atteindre les dimensions de grand spectacle hollywoodien. Mieux vaudra par conséquent ne pas être trop regardant quant aux facilités du script employées pour mener à bien la mission (trop bête que l’entrée soit bouchée il faudra du coup trouver la sortie), ni s’attarder sur ses capacités à prendre à revers les facultés divinatoires de l’inconditionnel (les morts violentes au mérite trop exemplaire). Dans cette chenille de foire, c’est l’efficacité qui sera privilégiée, tandis que de multiples repères facilement identifiables sont disposés ça et là, pour ceux que la pénombre pourrait désorienter (oui mais n’était-ce pas le but supposé au départ?). Oubliée la boussole, The Cave est finalement clairement prétexte à favoriser le déploiement de gros moyens techniques. Alibi qui sied parfaitement au réalisateur spécialisé en la matière et qui en fait de toute évidence la raison d’être de son cinéma, n’ayant par ailleurs, en bon élève besogneux, aucune confession intime à transmettre. Pour son crédit, l’ensemble est plutôt bien emballé et ne rougit pas de la comparaison avec les références du genre, à défaut de détoner. A l’image, le soin scrupuleux attaché à la production artistique restituera un environnement raisonnablement attractif (si on aime les grottes) où le minéral se mêle à l’archéologique et peuplé de son lot de monstres humanoïdes enfantés d’Alien. Comprendre : des crocs et un peu de choses autour. A ce titre il convient de souligner combien la création de Giger aura passablement paralysé l’imaginaire des bricolos de la mousse synthétique, résignés à dupliquer le même modèle depuis près de trente ans. Si le casting des acteurs - figurants peut encore composer avec le clonage, tant son rôle est traditionnellement accessoirisé, par pitié offrez-nous de nouvelles bestioles marquantes pour récompenser notre fidélité sans faille !!
Les collectionneurs devront néanmoins se satisfaire de cette seule incursion fantastique dans les sorties du mois de janvier. Pour peu qu’ils ne soient pas trop affamés, la dose d’émotion forte distillée dans The Cave fera son office routinier. Sans trop se creuser, mais le manque aidant parfois aussi…
 
PETSSSsss-

 
 
 
 

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