Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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George Michael : A Different Story (George Michael : Mon Histoire)


/ 2005

11.01.06
 



HEAL THE PAIN

Le livre Bye Bye Bahia



"- Il nous a reçu en pyjama avec les cheveux dans tous les sens; avant il n'aurait jamais fait ça!"

Le principe d'un documentaire est d'avoir une direction, de donner un sens au sujet traité. Il est regrettable qu'avec un tel matériau - la paranoïa engendrée par le star système - le film soit aussi convenu, formaté pour des diffusions télé et non pour des projections en salles. A l'origine ce genre de document est essentiellement hagiographique, ponctué de commentaires, de souvenirs, de témoignages - ici, les stars n'ont pas manqué à l'appel.
Il y a cependant quelques nuances qui permettent de différencier ce portrait de star gâtée des autres. L'humour de son personnage central déjà. George Michael a toujours su manier l'auto-dérision, en plus de bien réfléchir aux questions. Grand pro des relations publiques il détourne tous les sujets qui fâchent avec brio mais considérons aussi qu'aucun n'est censuré : homosexualité (et révélations de ses amours), épisode des latrines de Los Angeles, pamphlet anti Blair, guerre contre le label Sony, ... Alors que tant de jeunes rêvent de musique et de popularité, George Michael explique que le bonheur est ailleurs. En 1990, il refuse de s'exhiber dans ses vidéos clips (il sera obligé de revenir sur cette décision); il cache ses relations amoureuses (jusqu'à son coming out forcé); il se retire de la vie médiatique (mais il est contraint de refaire des interviews pour ne pas risquer de perdre son public).
Cette histoire de foi (en son métier) et de patience (à force d'expérience) démontre juste la voie du milieu entre un artiste qui se voulait idéaliste et une industrie fortement cynique. Quête difficile sans trop de concessions. Si désormais le déballage intime est habituel à notre époque, au point de ne plus nous étonner de cette impudeur, si dorénavant le sensationnel fait partie de notre manière d'être informé, il est intéressant de voir comment un artiste essaie de justifier ses choix, de survivre à ses souffrances, de mettre en avant l'homme et non ce qu'il symbolise.
Certes, cette histoire manque de naturel (cruelles retrouvailles de l'alter ego de Wham! où ils n'ont rien à se dire) et les analyses sont peu approfondies (le procès contre Sony aurait mérité plus de rigueur journalistique tout comme la guérilla entre Murdoch et Michael). Mais le documentaire a le mérite de poser quelques problèmes très en phase avec l'actualité : le respect de la vie privée, le devoir du repentir médiatique (et la bêtise des médias), l'exploitation absurde des artistes par les multinationales du disque (rappelons que Michael a été l'un des premiers à se distribuer sur Internet, en direct) ou encore la censure économique et médiatique lorsqu'on s'attaque à la satire ou que l'on s'exprime librement sur un sujet aussi sérieux que l'Irak.
Après la douleur, voici donc venu le temps de la paix. Après le cowboy, l'ange. Malin, il invite ses copains (Elton John). Mais aussi une témoin pas innocent : Mariah Carey, autrefois mariée au PDG de Sony au moment du procès contre George Michael, ayant subie de la part du label nippo-américain une identique volonté de destruction de sa carrière. Là encore le lien manque, et empêche la mise en perspective. Même si le pour et le contre sont bien pesés, de manière plutôt impartiale, en tout cas honnête. Et enfin des jaloux pas gentils comme (bad) Boy George ou (petit papa) Noël Gallagher pour nous divertir et donner un esprit anglais à l'ensemble. L'impression finale reste que ce film bancal - une forme fade et un fond foisonnant - ne nous fait pas plaindre cet ex beau gosse richissime qui préfère les studios à la scène, son chez soi à la foule, une caméra de documentaire aux interviews en direct. En revanche il nous fascine sur la manière dont ce témoin privilégié nous dessine un monde étouffant, impitoyable, cupide et irrespectueux. George Michael, la star qui voulait être libre. Freedom pourrait résumer tout ce la : "But today the way i play the game is not the same / No way / Think i'm gonna get me some happy / I think there's something you should know / I think it's time i told you so / There's something deep inside of me / There's someone else i've got to be / Take back your picture in a frame / Take back your singing in the rain / I just hope you understand / Sometimes the clothes do not make the man."
 
vincy

 
 
 
 

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