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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Rumor has it... (La rumeur court...)
USA / 2005
11.01.06
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BACHELORETTE
"- J'adore les vols en avion. Ce sont les crashs que je déteste."
Original de donner une suite déviée mais pas trop déviante au Lauréat de Mike Nichols. Regrettable que la comédie trop formatée comparée à son modèle manque tant d'audace, de subversion, se reposant trop sur la perversion originelle - un homme se tape la mère puis la fille, et finalement la petite-fille.
Rob Reiner n'a pas poussé le vice assez loin. Comme s'il était incapable de constater autre chose que le conservatisme triomphant de notre époque, incapable de bouger les lignes d'un conformisme cinématographique ambiant. Aussi nous avons le droit à une sitcom cinématographique : des plans en champs contre champs, des répliques qui font mouche, la star de Friends; Jennifer Aniston, qui nous fait du
Rachel grand écran, larmes et regards taquins inclus.
Tout est à l'avenant jusqu'au final convenu. Le plaisir n'est pas absent de cette comédie romantique cousue de fil blanc. Costner, transparent en ex-Beau et ancien bellâtre, se moque de son image. Ruffalo en est encore à jouer les prétendants, à mi-chemin entre Ben Stiller et Matthew McConaughey. Aussi ce sont les femmes qui marquent à la culotte, Shirley MacLaine en tête. Il fallait bien une comédienne de sa trempe pour faire croire à une Mrs Robinson convaincante, entre vulgarité lubrique et pragmatisme impertinent.
C'est ce qui nous amène à penser que Rumour has it est prometteur durant toute la première moitié, en flirtant du côté de l'amoralité, en réutilisant à bon escient les codes (y compris musicaux) de son modèle des sixties. Mais comme toute rumeur, la réalité, ou plutôt la volonté du cinéaste de ré-ancrer son récit dans une crédibilité factuelle, dégonfle le soufflé.
Il aurait peut-être fallu plus de frivolité, ou sortir du carcan des studios pour réaliser un délire plus libéré, usant davantage de charme et de fantasme que de raison. Rumour has it demeure un hommage au cinéma d'antan, à un Hollywood révolu, entre Casablanca, Douglas Sirk, et les références à Katherine Ross. Un vaudeville mineur où l'hystérie est créée par des névrosés issus d'une génération qui n'a toujours pas assumé ses responsabilités. "Ce n'est pas Le lauréat, c'est Délivrance!" vincy
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