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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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La véritable histoire du petit chaperon rouge (Hoodwinked!)
USA / 2006
25.01.06
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COOKIE'S FORTUNE
"- Faîtes venir le dessinateur de portrait robot... euh, non de dessin animé."
Une esthétique de jeu vidéo. Une histoire connue comme le loup blanc. Un style parodique façon Shrek. La véritable histoire du Chaperon Rouge se veut subversif, et, finalement, ne se révèle qu'impertinent. Sa principale faiblesse est de ne puiser que dans le répertoire des références culturelles américaines et de ne pas se sortir du clin d'oeil en guise d'originalité scénaristique.
Avatar des cartoons DreamWorks, cette production animée cherche à se distinguer du conte original ou des niaiseries à la Disney. Cela ne suffit pas à en faire un film jouissif puisque tout est relativement prévisible une fois le véritable coupable démasqué. Cependant le divertissement atteint son objectif : faire passer un agréable moment, sans jamais nous ennuyer, grâce à un dosage mécanique de rebondissements et d'action.
L'animation n'est pas toujours parfaite, notamment la fluidité des mouvements, la séquence de l'avalanche et certains personnages secondaires. La direction artistique est plus proche d'un jeu Playstation que d'un film de chez Pixar. Manque d'audace et surtout d'ambition esthétique : où sont passés les graphistes? Si les auteurs et les informaticiens se sont régalés, il manque à ce Chaperon Rouge une réelle réflexion visuelle.
Cette 3D "low cost" amène à la question existentielle : sous prétexte que les studios ont investit dans l'image de synthèse, les indépendants doivent-ils en faire autant? Il aurait été, peut-être, plus sage, de se demander si l'aventure nécessitait absolument un traitement 3D. La forme doit se justifiée autant que le fond. Manquant de singularité et de perfectionnisme, mais pas d'irrévérence ni d'irrespect, ce Chaperon Rouge du XXIème siècle s'est juste adapté dans le ton et l'apparence. Langage moderne et chansons désuètes (et agaçantes). "The sound of Munich". Entre temps, en effet, son passés les Mel Brooks, Zucker Abraham Zucker, Tarantino, Mission : Impossible, Schwarzzy... On puise dans le reconnaissable grand public. Du déjà vu certes, mais parfois cela fait rire : comme ce loup qui se déguise en mouton. Un Loup qu'on accuse, "délit de faciès" oblige. Une grand mère adepte des sports extrêmes. Un bûcheron qui se rêve acteur. C'est contemporain. Ce n'est pas loin de l'intrigue des Indestructibles avec quelques rajouts faciles, et surtout, qui facilitent le révisionnisme de ce conte européen. Quelques séquences déjantées, dingues à souhait, donnent le potentiel d'un tel cartoon. Il aurait peut-être fallut sortir des sentiers battus, se perdre un peu plus en forêt.
Ou ajouter un côté plus libidineux, moins conforme aux attentes, un regard moins américain et consensuel. La véritable (et meilleure) histoire du petit chaperon rouge, la plus émancipée, la plus féministe, la plus absurde et la plus drôle, a été racontée en 8 minutes, en 2D et il y a plus de 60 ans par Monsieur Tex Avery. vincy
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