Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



Ailleurs
Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary
Effacer l'historique
Ema
Enorme
La daronne
Lux Æterna
Peninsula
Petit pays
Rocks
Tenet
Un pays qui se tient sage



J'ai perdu mon corps
Les misérables
The Irishman
Marriage Story
Les filles du Docteur March
L'extraordinaire voyage de Marona
1917
Jojo Rabbit
L'odyssée de Choum
La dernière vie de Simon
Notre-Dame du Nil
Uncut Gems
Un divan à Tunis
Le cas Richard Jewell
Dark Waters
La communion



Les deux papes
Les siffleurs
Les enfants du temps
Je ne rêve que de vous
La Llorana
Scandale
Bad Boys For Life
Cuban Network
La Voie de la justice
Les traducteurs
Revenir
Un jour si blanc
Birds of Prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn
La fille au bracelet
Jinpa, un conte tibétain
L'appel de la forêt
Lettre à Franco
Wet Season
Judy
Lara Jenkins
En avant
De Gaulle






 (c) Ecran Noir 96 - 24


TFM Distribution  



Donnez votre avis...


Nombre de votes : 17

 
L'honneur du dragon (Tom-Yum-Goong)


/ 2005

08.02.06
 



ELEPHANT MAN





"Pour être honnête, nous autres thaïlandais apprécions la tranquillité. Mais si vous nous cherchez des embrouilles, nous n’apprécierons pas et vous allez alors vous faire botter le cul."

L’orient étant dorénavant résolument ouvert sur le marché occidental, Tom Yum Goong, second exploit à visibilité internationale de Tony Jaa, s’apparentera en toute logique à un pont culturel que franchira d’un bond l’acrobate, toujours aidé par son acolyte réalisateur, avec cette détermination évidente qui pousse à conquérir l’ensemble du globe. Certes ce n’est pas encore tout à fait l’Amérique, mais l’Océanie représente un compromis mondialiste réaliste pour affirmer ses prétentions de relève en matière d’exportation d’arts martiaux cinématographiques sans se faire croquer tout cru par l’ogre hollywoodien. Du coup on appréciera dés la descente d’avion, le clin d’œil sympathique expédié à l’ancêtre Jackie Chan, dont le sosie est malencontreusement bousculé par le héros dans le hall du terminal. Une façon comme une autre de revendiquer que place soit faite aux jeunes.
Ménageant la chèvre et le chou, ou l’éléphant et le kangourou, la star montante asiatique n’aura pas renié ses racines dans l’exil puisque, du prologue en terre natale aux démêlées dans la communauté immigrée australienne, sa quête musclée se justifiera en présentant, dans un doux vœu conservateur, les traditions séculaires qui constituent le creuset de la sagesse Thaï. C’est essentiellement ce qui permettra à cette fable zen populaire de ne pas stagner dans le fait divers à castagne bas de gamme de série télé américaine (les rouages de l’intrigue dramaturgique étant tout de même on ne peut plus standards) mais de conserver une part d’innocence, pour ne pas dire de naïveté enfantine. Au point où il est parfois difficile de cerner à quel public s’adresse exactement le film. Aux prudes Thaïlandais amateurs de fables respectables ou aux occidentaux sevrés de révolution sexuelle et de matérialisme abrutissant? Aux enfants ou aux adultes ? Car c’est en ces termes très contrastés que Tom-Yum-Goong opposera les mœurs des deux civilisations. Aussi dans les campagnes d’Asie du sud-est, les éléphants prennent soin d’aller forniquer derrière l’écran de la jungle impénétrable et de laquelle jaillit spontanément le fruit de leurs amours tel l’immaculée conception. La séquence est mignonne et renvoie littéralement à Disney. De même et en parfaite harmonie, Kham, le personnage principal aura ce caractère asexué qui le laissera totalement indifférent aux charmes de Pla, la superbe masseuse qu’il se gardera d’honorer ne serait-ce que d’un chaste baiser. La charmante créature peu farouche (puisque pervertie par notre système) nous gratifiera pourtant d’une scène très hot dans un bain de boue, pas spécialement ciblée pour les petits. Un univers quelque peu incohérent proche de la BD ou du cinéma adulescent de Luc Besson, qui a de toute façon largement chipé ses recettes de base à la culture asiatique.
Au-delà de ces considérations générationnelles, la valeur étalon de ce type de divertissements demeure inévitablement - et encore plus aux yeux des amateurs - les scènes d’action et plus précisément de combat. Empilées en un crescendo évoquant le jeu vidéo dans sa succession de stages et de boss grimaçants aux pouvoirs exponentiellement démesurés, les séquences spectaculaires ne pourront définitivement pas décevoir tant le soin méticuleux qui leur a été accordé force le respect. Surenchère permanente, la méthode frise parfois le maniérisme involontairement comique. Il y aura ce passage démentiel, tourné en un plan séquence prodigieux, au cours duquel Kham s’applique à faire le ménage sur l’intégralité des trois étages d’un club de la mafia locale. La caméra suit fidèlement le cheminement du Monsieur Propre déchaîné, ne s’interrompant qu’un instant dans son accompagnement appliqué pour cadrer le vide, avant qu’un malfrat y soit précipité en fracassant la rambarde. Dur de faire plus prévenant dans la réalisation !

Sans chercher midi à quatorze heures, Tom-Yum-Goong, léger et dynamique dans ses figures de style, parviendra à compenser un manque de profondeur flagrant, probablement accentué par les coupures radicales effectuées pour la livraison internationale et s’insérera sans rougir dans une continuité d’un genre qui a toujours su faire passer le temps aux esprits fatigués.
 
PETSSSsss-

 
 
 
 

haut