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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Fauteuils d'orchestre
France / 2005
15.02.06
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A LA CORBEILLE
"- Il ne faut jamais faire quelque chose pour rien."
Si l'écriture est un art de la persévérance, alors la vétéran du scénario, Danièle Thompson, aurait peut-être du jeter quelques versions de son script avant de le réaliser. Brouillon, rempli de clichés, peu inspiré, et surtout rarement drôle. Un comble. Cette comédie ne parvient pas à renouer avec le charme conformiste de sa Bûche, emporté par un casting et des situations autrement moins factices que Fauteuils d'Orchestre. Après l'échec de Décalage Horaire, elle renoue avec l'échec, celui de divertir le public avec des trémolos sentimentaux et des méli-mélos de boulevard. Tout fait toc, paradoxal pour un film se déroulant dans le triangle du grand luxe parisien.
Le grand souci de son croquis mal esquissé d'une élite déclinante est de ne pas croquer avec coups de griffe et irrévérence ses personnages. Trop de respect, trop lifté (au botox), aucun regard critique. A force de trop vivre au milieu des illusions, Thompson, à qui on ne demande pas de faire du réalisme, ne sait même plus mordre ou se moquer de son milieu. Au moins cela justifie l'aspect propret, peut-être un peu trop blanchi. Une aristocratie de façade, celle qui doit faire rêver dans les chaumières; une bourgeoisie qui pète plus haut que son cul mais qui a les moyens de faire cantine dans un des rares bistros du coin, parmi les plus chers du quartier, en discutant d'un film américain sur De Beauvoir (sic!). Cela ne touchera que les lectrices de Marie-Claire. Du cinéma de midinette, où Cécile de France fait ce qu'elle peut pour jouer le personnage auquel le français moyen pourra s'identifier : visite du théâtre, rencontres avec la vedette télé, ... On n'est pas loin de "Fan de" ou "Un jour dans la vie d'une star". Sa sincérité sauve son rôle.
Les morales de l'histoire sont d'un autre temps. De celui qui transpire dans tout le film : une époque regrettée (amèrement, semble-t-il). De son refus à traiter des sujets contemporains à son désir de fantasmer sur un monde irréel, on sent Thompson complètement déconnectée de nos angoisses et galères actuelles. Stériles, ses comédies n'amènent rien qu'un cruel constat sur une culture qui se replie sur elle-même : la famille (La bûche), le village (Décalage horaire) et le milieu, dans celui-ci. On n'est bien qu'entre-nous.
Finissons quand même sur une note juste. Dupontel et Morante. D'abord un couple de cinéma qui fait rêver. Bons comédiens aimantant les seules scènes intéressantes. Ensuite leurs personnages, deux îlots d'amour, de tendresse, de passion, de beauté dans cet environnement de fantômes ou de visiteurs. Enfin, leurs gestes : cet élan de liberté qui traverse l'un, cette envie d'amour qui transperce l'autre. Généreux, tourmentés, en quête de quiétude, eux seuls méritent les claps de fin. vincy
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