Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Basic Instinct 2: Risk Addiction


USA / 2005

29.03.06
 



LE PLAISIR ET SES GRANDS TRACAS





« Je pourrais vous manipuler pour vous mettre en danger. »

No limit… Le « Risk Addiction », sous-titre prématurément annoncé, était bien prometteur. Une veuve noire de retour quatorze ans après les sueurs froides d’un perspicace et chaud Michael Douglas. Du concentré de sexe, face-à-face et tensions consumées. Le concept était acquis depuis une certaine montée des marches 1992. Jamais l’image n’aura vraiment quitté la sublimissime Sharon Stone. Dès lors, pourquoi s’en priver? Dans la peau de Catherine Tramell, la comédienne, ô combien brillante et magnétique, n’a pas perdu une once de peps, de son regard perforant à son assassine chute de reins. Alors, pic à glace en bonus sur l’affiche française de ce deuxième volet : coupable ou pas ? A Michael Caton-Jones de régler le thermostat. Londres, 2005 : on aura choisi d’avouer que notre sociopathe est désormais accroc (et ça ne plaisante pas!). Accroc au sexe, au sang, aux crimes? Trop facile! Non. Accroc au risque, au danger. De quoi justifier le mandat d’un expert psychiatre qui siège au sommet du phallique Gherkin building, entre deux interrogatoires au fin fond d’un tunnel. Après ça, on devine que ça tournera mal.

Interrogatoire non concluant : on passera d’entrée à la psychothérapie. Une étreinte masturbatoire, dans tous les sens du terme. Interminable ! Notre supposée déesse machiavélique, bi au sang reptilien maniant le Verbe à damner tout mâle, aura forcément pris de l’âge, et aiguisé sa stratégie au-delà des précédents charnels. Au final, ce deuxième opus est au premier ce qu’un ordinaire jeu de chat et souris est au thriller érotique. Finalement bien plus proche du personnage que Stone incarnait dans Diaboliques que sur les traces du premier film. Point de suspense psychologique, un serial killer on ne peut plus abstrait, un mâle précocement castré, plein de retenue british… A quoi (bon) le chauffer? Même la mise en scène n’y sera pas, statique, réitérant maladroitement quelques poncifs et se retranchant derrière ces décors glacés. Exit l’envoûtant concerto de Verhoeven! Le film de Caton-Jones restera figé sur cet ultime ressort : la manipulation de notre fragile Docteur. Par moments, celle du spectateur ; mais ceci ne restera qu’affaire secondaire. Un amalgame de questions sans réponses, abominablement linéaire, exempt de poussées d’instinct, avouons ci et là sensuel. Pas de quoi crier à l’orgasme. Notre héroïne nous semblera davantage embourbée dans un mauvais scénario au péril de son prochain roman. En l’absence d’action et noirceur ses offensives peinent à convaincre. A fortiori la méfiance de ses réfractaires. On la savait manipulatrice, froide, allumeuse et endiablée. Puisque désormais, « Tout ce qui sort de sa bouche est un mensonge. Même la vérité est mensonge. », la belle devient reine du monde. Un curieux manège dans lequel co-scénaristes et réalisateur semblent définitivement pris de tournis. On esquive le danger, on stigmatise la femme fatale… Quoi de neuf au rayon désastres sinon, la séance terminée, ce désir de revisiter les incontournables du film noir hollywoodien et Hitchcock. Juste histoire d’explorer nos instincts basiques, puisque tel était le pari.
 
Sabrina

 
 
 
 

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