|
Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
|
|
|
|
|
Cabaret Paradis
France / 2006
12.04.06
|
|
|
|
|
|
ATTENTION, MESDAMES ET MESSIEURS...
"-La boîte est…
- truquée !
- mais non, elle est vide !"
Les amateurs ne seront pas déçus, Cabaret paradis met en scène des Shirley et Dino fidèles à eux-mêmes, c'est-à-dire spontanés, naïfs, pas très malins, et au final irrésistibles. L'intelligence du scénario est de les avoir placés dans une situation (des amateurs soudainement bombardés vedettes d'un spectacle de music-hall) que non seulement ils maîtrisent, mais qui en plus leur permet de faire ce qu'ils font le mieux : des gaffes, des maladresses et des jeux de mots approximatifs.
Dans le cabaret s'enchaînent donc les numéros qui tournent mal (extraordinaire séquence de la boîte magique), les chorégraphies désordonnées, les improvisations délirantes et tout un tas de gags parfaitement hilarants. Indéniablement, le scénario exploite avec succès toutes les facettes des personnages : leur pouvoir d'évocation auprès du grand public, leur gestuelle clownesque, leurs voix et leurs rires sonores… même leur physique. C'est ainsi une prise de risque minimum (peu de surprises par rapport aux attentes) qui, en plus, s'avère extrêmement efficace.
Toutefois, la recette a ses limites. Dans les séquences de cabaret et lorsque le duo est en représentation, rien à redire. Le spectacle, au centre du film, offre même son lot de seconds rôles savoureux (Paquita la pitoyable dresseuse de chiens, les danseuses frivoles et cancanières, le lanceur de couteaux fou) et de séquences réussies. Par contre, les scènes intermédiaires, notamment celles mettant aux prises Dino avec les truands, manquent singulièrement de tonus. Quiproquos faciles, dialogues convenus et vaguement bêtifiants, mimiques ridicules… c'est souvent poussif et artificiel. Le côté "cartoon" des différents "méchants" (assez explicitement inspirés des Dalton) ne fonctionnent pas à plein, malgré la présence d'un Michel Vuillermoz impérial, en passe de devenir le meilleur second rôle du cinéma français.
Pris dans le rythme particulièrement soutenu du film, ces relâchements ne font cependant que ralentir l'intrigue sans vraiment en briser la virtuosité. On ne boude pas son plaisir devant cette comédie fougueuse et colorée qui propose dans un même mouvement une plongée spectaculaire dans les coulisses chamarrées du cabaret et un spectacle de music-hall bien plus amusant que les vrais...
MpM
|
|
|