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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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OFF THE TOWN
"- Comment avoir le feu sacré si t'as rien à brûler?"
Conséquence de l'Oscar non mérité pour Chicago, les studios hollywoodiens rêvent d'un nouveau filon : le pas de deux enchantant de la comédie/tragédie musicale de Broadway et de sa déclinaison cinématographique par Hollywood. Le Fantôme de l'opéra nous avait déjà glacé par sa mièvrerie romantique. Les producteurs avait réussi l'incroyable pari de perdre du rythme et du panache dans le transfert de la scène au celluloïd. Rent fait coup double en oubliant la subversion / provocation du spectacle original et en transformant le New York sordide et underground de la fin des années 80 en univers kitsch et sorti des archives de MTV. L'escapade à Santa Fe est un monument de ridicule... On préférera revoir Fame (d'Alan Parker) pour comprendre à quoi ressemble la foi artistique. Ne parlons pas du portrait aseptisé des exclus. Rien de vécu. La musique a terriblement vieilli. la mise en scène pataude de Columbus ne transcende aucun des airs. On ne le dira jamais assez : une adaptation théâtrale à l'écran ne consiste pas à multiplier les décors et les extérieurs... Rent, au lieu de louer de l'espace pour ses plateaux, aurait du acheter un peu d'imagination... Une seule séquence se distingue, tant dans le fond (le texte) que la forme (la chorégraphie et la réalisation) : "La vie bohème". Un peu court pour un si long film. En formatant beaucoup trop son oeuvre, le faiseur de films familiaux n'a pas réussi son passage à l'âge adulte. Avec tant de matière - le super 8, le revival actuel et la nostalgie des eighties, le SIDA, la précarité ... - il est étonnant que cette production musicale rate son tango fatal avec la réalité. De quoi se laisser expulser sans peine de la salle avant la fin de ce bail, qui nous fait bailler...
vincy
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