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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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De particulier à particulier
France / 2006
19.04.06
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MARI CH. EPOUSE & ENF. DISPARUS
« Je crois que j’ai des hallucinations. »
Ce film de Brice Cauvin semble appartenir à une nouvelle tendance d'un cinéma qui se veut plus réaliste que le réel. Passons sur le quotidien tristounet, plaignons ces bobos sans trop de bobos hormis ceux qu'ils se créent. Zappons sur le doute existentiel de ces trentenaires déjà décatis qui ne savent pas dialoguer avec leurs parents ou qui s'endettent pour un nouvel écran de télé. Hourra pour consommer tout à distance et s'enfermer dans sa bulle, en sécurité, loin d'affreuses menaces, et sans doute de sales virus. Pourquoi rendre tout cela misérable, terne, pathétique? Le joli sourire d'Hélène Fillières, la présence élégante d'Anouk Aimée, la dureté terrienne de Julie Gayet n'apporteront aucune lumière à un film sombré d'avance. À la manière de Suwa dans Un Couple parfait, sorti il y a quelques semaines, nous observons qu'il y a du plomb dans l'aile et que ces couples imparfaits ne parviennent plus à s'élancer vers le septième ciel (en même temps quand cessera-t-on d'utiliser Laurent Lucas dans un personnage autrement qu'inquiet, râleur, énigmatique, impuissant?). Evidemment l'oeuvre abstraite, sans cohérence psychologique, sans linéarité narrative, nous échappe. Trop intelligente, trop arrogante, le spectateur lambda y perd son alpha et ses omégas, devient bêta. La morale est tout aussi ténébreuse et floue. Ce retour aux valeurs (le travail au champs c'est la santé, tandis que le boulot en ville c'est routinier), cette confrontation à l'Autre (ici le monde arabe) est trop mystérieux, jamais véritablement expliqué, noyé dans les non dits (libre d'interprétation ce ci dit) pour nous faire adhérer. À trop vouloir se laisser bercer par un pouvoir des images pourtant inexistant, le film ne parvient pas à séduire et nous emmener dans ce bout du monde, ce voyage au bout de leur vie. Et de notre ennui.
Vincy
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