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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Le Fugitif (The Fugitive)
USA / 1993
01.09.93
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CHASSEUR SACHANT CHASSER CHERCHE SON MANCHOT
"- Je n'ai pas tué ma femme!
- J'en n'ai rien à cirer!"
On aurait imaginé Le Fugitif filmé par un Hitchcock, un De Palma, un Franckenheimer de la grande époque... C'est ce qui lui manque à ce fuyard. Il y a quelque chose qui lui échappe : un style. Quelque chose qui fait passer le film à la vitesse supérieure. Car ce Fugitif prend son temps. C'est un piéton, après tout. Aussi le rythme ne tient pas dans la vivacité de cette caméra très sage, ni même dans la vélocité des mouvements, très posés. Mais dans un montage alerte et surtout dans un scénario sans égratignure.
Machine efficace et machination un peu confuse, la production hollywoodienne reprend le fameux principe hitchcockien : rien à cirer du motif, du mobile. L'important c'est que le présumé coupable soit innocenté. Hors nous savons qu'il est innocent (c'est Harrison Ford quand même), mais il doit le prouver. Dans un registre similaire à Frantic, Ford prouve qu'il est nickel quand il s'agit de jouer le mec dépassé par les événements mais sûr de lui. Il a la carrure. Il en fallait pour affronter le morceau de choix, Tommy Lee Jones, charismatique, transcendé par ce rôle de chien chasseur. Les comédiens permettent de construire une véritable intensité, un duo/duel à distance (ils se croisent finalement très peu). C'est là toute la force de ce 'faux" suspens. Si la fin ne pêchait pas par classicisme (avec un méchant tiré par les cheveux), l'ensemble fournit quelques grands moments de cinéma (crash du train, poursuite dans le barrage, ...) et se ponctue surtout de tas de scènes déjà vues, mais très bien agencées.
C'est donc avec la qualité des dialogues, l'esprit mordant du Marshall, les ruses du fugitif, que nous embarquons dans ce divertissement efficace et distrayant. Western contemporain, l'Amérique n'a pas changé : on pend d'abord, on discute après. La manière dont toute la vérité est amené montre, cependant, en creux, une Amérique corrompue, mensongère, une Justice faillible (du coup, une condamnation de la peine capitale) et surtout un système hospitalier en crise. Intéressant de constater que la moitié du final prend coeur parmi des handicapés physiques. une Amérique qui n'a rien des gros bras de Ford ou des fiers à bras de Lee Jones. Une Amérique très prolétaire finalement se dessine dans ce périple dangereux d'un homme autrefois prospère. Le Fugitif ne fut pas populaire pour rien... vincy
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