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GROSSES FATIGUES
"- J'aurais besoin d'un bon shampoing.
- Oui. C'est pour quel type de cheveux ?
- Cheveux… sales".
Ces quelques répliques donnent un bon aperçu de ce qui vous attend tout au long du film. Si vous aimez les blagues à la Toto, vous allez adorer Chouchou. 1h45 de jeux de mots ; un festival de quiproquos, caricatures, et situations toujours plus improbables. Ce film est un véritable défilé de sketchs en bout à bout. Sur les planches, ça fonctionne ; mais à l'écran, encore faut-il trouver un fil conducteur suffisamment consistant et soutenu. Chouchou est un personnage tendre, spontané et dans ce sens, attachant ; mais il nous lasse rapidement, tant l'histoire ne cesse de jouer sur le tempérament décalé du personnage. Chaque situation aboutie sur un cliché : Chouchou débarque de son village perdu. Il ignore donc forcement tout de la vie... Mais comme par hasard, sa bonne étoile le guide aux bons endroits, toujours aux bons moments. Bref… Un conte de fée des temps modernes, d'accord. Mais, là, c'est limite Cendrillon, version travesti, en banlieue parisienne... Au début, c'est gentiment " rigolo ", mais à force, on s'ennuie, tant le scénario emprunte des raccourcis et devient très vite enfantin. Quant aux personnages secondaires, mis à par le curé et la psy, interprétés par Claude Brasseur et Catherine Frot, on nage en pleine caricature : du jeune religieux qui, régulièrement, voit apparaître la vierge Marie, au flic dépressif sous psychanalyse, en passant par l'aristo homo qui n'a pas coupé le cordon avec sa mère, les clichés sont lourds et répétitifs.
Cette adaptation à l'écran du sketch de Gad Elmaleh reste totalement figée sur le seul tempérament du personnage principal, Chouchou, sans aucune extension, en matière d'intrigue. Le film se déroule ainsi sans surprise, au rythme de quelques situations et dialogues cocasses et de manière très linéaire, malgré une mise en scène plutôt bien cadencée. Les personnages sont si excentriques et stéréotypés qu'ils effacent totalement l'histoire et font perdre tout intérêt au film. Pendant ce temps là, on s'impatiente. Au final, rien de bien folichon. sabrina
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