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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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On va s’aimer
France / 2006
14.06.06
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CLOSEURS
- C’est pas ce que je voulais dire ! Je me suis mal exprimé.
Eux : mâles mal à l’aise, flottants entre pile et face. Ils excellent dans l’art du flou volontaire pour (se) donner l’illusion de...
Elles : tant résolus qu’indécises ; toujours ultrasensibles. Comme toutes jeunes femmes modernes qui se respectent, elles voudront tout.
Dilemme ? Reste que la vie est un peu plus riche que ça, qu’il y a cette bonne part de hasard, d’imprévus, d’improbable (de destin?) et - que l’on y croit ou pas - ce sacro-saint coup de foudre. Trente-cinquenaires, collisions et rythmiques faciles ? Exit Irène, premier et précédant long d’Ivan Calbérac. Du romanesque au pop, de Cupidon à Aphrodite, du réchauffé ou mordant glacial, le cinéaste enchanteur fait ici monter son mix avec authentique panache. Bien loin du roman-mélo auquel on pouvait s’attendre, On va s’aimer est de ces comédies romantiques sans prétention qui parvient à jongler malicieusement bien avec toutes ces arcanes de l’efficacité comique.
Bémol : on regrettera que les séquences chantées ne soient pas nettement écourtées. Que de la variété pop ! Certes, le genre colle parfaitement au film… Mais surtout et inopportunément, que de l’intégrales ! Bibi et son "Tout doucement" de A à Z… Une chose est sûre : l’urgente "envie de changer d’atmosphère" ne se sera jamais tant fait sentir, détective Patrick Chesnais en prime. A Gilles Lellouche et Mélanie Doutey, alias nos cocus François et Camille de mener la barque. Evidente fraîcheur pour cette dernière. Sa révélation est désormais acquise. Energique percée pour le comédien ici grand enfant. Drôle de désenchanté : un de ces laissés pour compte pepsies tel qu’on les aime toujours. Alexandra Lamy, quant à elle, fera du Lamy… Patientons. Elle tient ici un vrai rôle aux côtés de Julien Boissellier.
En couple, il y aura de quoi prêcher le vrai pour convaincre du faux. Entre fugitifs amis de tempérament qui refusent de blesser leurs rivaux, de quoi dessiner de jolis quiproquos. Un peu, beaucoup, passionnément... Par amour, amitié, respect et défi. En situation de crise : on saisira le faux en plein vol pour esquiver le vrai (adorable Julien Boisselier, Laurent qui, sur le point d’avouer sa faute, demandera Camille en mariage). Autant dire qu’Ivan Calbérac se sera surpassé pour porter son sac de nœud. Bon enfant et fair-play. Dialogues jubilatoires, vinyle parade reconnaissons malgré tout astucieusement capturée, jeu d’acteurs impeccable en tous arts – de l’immobilisme à la danse, du chant à ces pauses réflexions, du clash au cocooning : son film vient nous revigorer. Et naturellement booster le genre désormais avérément en crise. Plus d’une heure trente d’exquises utopies, un "On va s’aimer…" de ces terrasses parisiennes au sofa, en passant par le Pont des Arts. En attendant la fête du cinéma, il fait bon s’amuser en clichés.
Sabrina
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