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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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La rupture (The Break-Up)
USA / 2005
21.06.06
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UNE COMEDIE « CLASSEE EX … »PLOSIVE ?
«- J’aimerais que toi, TU veuilles la faire cette vaisselle ! »
Il ne faut pas confondre people et cinéma. Cette comédie, où le rire devrait avoir droit de cité sans permission, se transforme en une longue et interminable dispute sans queue ni tête. Comprendre sans sexe et sans trop de QI. Vince Vaughn et Jennifer Aniston, en couple à l’écran comme dans la vie, ne sont pas Mr & Mme Smith. Ni de simples anonymes (ils ont du talent), ni Pitt / Jolie (de la TNT cool et glamour). Ils incarnent deux êtres que tout oppose. Dès leur rencontre (une scène plutôt amusante, il faut l’avouer), il est évident que ces deux individus ont autant de chance de réussir leur couple qu’un éléphant avec une sauterelle. Donc le spectateur ne s’étonnera pas de voir ces deux là engager une lutte verbale féroce, n'omettant aucune bassesse pour se détruire psychologiquement, comme dans La Guerre des Rose, mais ici version bobo de Chicago. Et sans l'humour noir de De Vito, le sex appeal de Turner et la hargne mesquine de Douglas.
Lui, est plutôt du genre tchatcheur à faire acheter des glaces à un Inuit, à la dégaine d’un sportif du dimanche (façon jogging coloré), fan de jeux vidéo et de soirées avec ses potes macho. Elle est plutôt du genre yuppie, pleine d’aspirations artistiques, avide de reconnaissance et d’attentions. Il est un « adulescent », elle manque d’excentricité. Les contraires s'attirent? Le mélange détonnant aurait pu faire beaucoup plus d’étincelles que celles qui éclairent péniblement cette Rupture annoncée avec ... les spectateurs. La comédie en devient dramatique.
Une simple constatation : le film reprend le lieu commun rappelant que les femmes et les hommes ne voient pas le monde de la même façon et ne parlent pas la même langue quand il s’agit des sentiments. Se voulant la comédie anti-romantique sans clichés guimauves, les amoureux séparés se retrouvent finalement immergés dans un sempiternel happy end : un manuel pour les Nuls et ainsi vivre au mieux sa rupture. Le concept tombe à plat au vu des nombreuses tentatives de déstabilisation et d’intimidation limite grotesques pour virer l’autre de l’appartement. Danseuses en petite tenue et parties de strip poker pour l’un, rendez-vous galants ramenés à la maison pour tester sa jalousie et démarche innocente en tenue d’Eve afin de voir sa réaction pour l’autre… Ca ne vole pas très haut ! On regrette les Hawks, Capra, Cukor et Wilder. Pourtant, le scénario recèle quelques pépites linguistiques mises en valeur par la performance scénique de Vince Vaughn. Habitué des improvisations, il exhibe des monologues infinis comme une armure protectrice et défensive lorsqu’il a tort ou cherche à avoir raison face à sa moitié (comme beaucoup d’hommes, vous remarquerez…). Mais le ton et les vacheries restent assez sages, appelant parfois un léger rictus nerveux. Revoyons-le dans Serial Noceurs.
Malgré tout, la machine comique se met parfois en marche, là où l’on ne l’attend pas. Il ne faut pas toujours compter sur les noms imprimés en lettres capitales sur les affiches pour faire marcher les zygomatiques et la distribution des seconds rôles en est la preuve. Omniprésents du début à la fin, le couple se font voler la vedette (à doses homéopathiques) par une pléiade d’acteurs faisant figure de joyeux drilles, enthousiastes et espiègles, qui rendent la rupture plus supportable… pour les spectateurs.
Le dîner organisé comme scène de présentation du groupe est un ravissant condensé de talents discrets qui ne demandent qu’à être entendus. Irrésistible, le frère de Brooke, est une merveille pour les oreilles. Tour à tour chanteur, intello, barbant… il se révèle d’une pugnacité à toute épreuve. Il y a aussi Johnny O, le meilleur ami de Gary, un barman au physique d’ancien taulard tatoué, à ne surtout pas consulter en cas de problèmes matrimoniaux. Son pendant féminin est une maman mariée avec trois marmots à la maison, supportant comme elle peut sa copine au bord de la crise de nerfs. Et puis la patronne de Brooke, une galeriste totalement déjantée, égocentrique mais exquise à souhait. Des notes d’originalité pour égayer une mise en scène plutôt morne et sans réel cachet. Seule la fin laisse quelques portes ouvertes à l’imagination… un happy end déguisé pour les plus romantiques d’entre nous.
Il est difficile de dire si ce film est prétexte à un message, il aura peut être le mérite d’en faire réfléchir quelques uns sur la façon dont ils « gèrent » leur vie amoureuse et dont ils traitent leur conjoint.
Marie
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