Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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A Civil Action


USA / 1998

28.04.99
 



ENFANTS DE LA POLLUTION





"- Un enfant mort est la victime qui vaut le moins."

Etrange impression que laisse ce premier film de l'ex scénariste de La Liste de Schindler. Parce qu'on est las de ces films-procès, où le tribunal est devenu l'un des décors les plus répandus du cinéma américains. Mais aussi parce que, reconnaissons-le, le film est séduisant, dans son fond. Même si les ficelles paraissent un peu grosses. Comment ne pas être amusé par le personnage de Robert Duvall, caricatural et surjoué...
Le film, produit par le Monsieur écolo américain, j'ai nommé Robert Redford, est une adaptation d'un procès véridique, qui a d'abord mélé un cabinet provincial, puis l'Association de Protection de l'Environnement contre des sociétés aussi importantes que Beatrice Foods ou Grace. Paradoxalement, le script ne va jamais au fond de son sujet, et n'extrait que quelques minces indices pour comprendre le cas soulevé. Ce défaut peut aussi s'avérer une qualité: l'oeuvre n'est pas didactique, et ne passe pas son temps en plaidoieries et témoignages. Le verdict est qu'il s'agit d'un superbe manuel de droit made in Hollywood, où les valeurs morales, sentimentales (on n'évite pas les réflexions creuses sur la douleur sûrement réelle des parents) triompheront du matérialisme ambiant de ces requins du barreau.
La réalisation, en fait, s'appuie davantage sur les personnages, leur psychologie, leur mental. Ce dilemne entre la négociation financière perpétuelle et le besoin de gagner. Il n'y a pas de vérité, ni de justice. Que des arrangements. En cela le cynisme de ce milieu est très bien rendu, avec quelques chiffres, quelques commentaires cinglants. En ne s'amusant pas avec de banals champs-contre champs, Zillian surprend. Il essaie de bouger sa caméra. C'est parfois réussi (notamment cette répétition de plans de mains, de petits gestes de nervosités) et parfois totalement raté (la colère de Travolta lors de l'interrogatoire de Thornton). Il essaie de créer une ambiance, pas forcément originale (la Nouvelle Angleterre est grise et rousse), mais son découpage se révèle assez fluide. 5 séquences (conclues par des fondues au noir) exposant la responsabilité des citoyens. Même la voix off est plutôt bien utilisée.
Il faut surtout avouer (en présence de notre avocat) que Travolta soutient très bien le film. Un beau rôle, une composition subtile, une ambiguïté qu'il est un des rares à pouvoir faire passer de manière crédible. Ni saint, ni vilain. Juste ce doute qui vous ronge. L'humanité qu'il gagne dans le film explique sa motivation à jouer un avocat aussi antipathique.
Le final s'achève avec un caméo de Kathy Bates jugeant l'avocat, et sa vie. En pleine rédemption, il évalue ce qu'il y a gagné, ce qu'il y a perdu. Tout en non dits. Rien n'est plus beau que ce silence qui bruisse à l'intérieur. C'est peut-être ça le problème des prétoires: on y parle souvent trop à force de chercher une vérité toujours très floue. N'est-ce pas messieurs du Sénat américain?
 
vincy

 
 
 
 

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