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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Little Manhattan
USA / 2005
02.08.06
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MOI GABE, 10 ANS 3/4
"- Tes parents sont cools.
- Il paraît que je les haïrai un jour.
- Tu le crois?
- Si les gens le disent..."
Film-produit, cet Actimel pour pré-ados ou grands enfants n'est rien d'autre qu'une romance calibrée pour moins d'un mètres cinquante. Le principe consiste à "adultiser" les enfants, leur faire vivre la même chose que les grands. Parfois on frôle le ridicule. Notamment avec cette voix off passablement insupportable censée nous faire partager les opinions de ce gamin. Le film en devient inutilement bavard. Heureusement les moments sans paroles confèrent un certain charme à l'ensemble.
De Petit Lord Fantleroy à Génial mes parents divorcent il y a un fantasme qui se loupe à chaque fois : la volonté des auteurs de séduire des enfants avec des histoires d'adultes ne parvient jamais à restituer les pensées réelles, les actes justes des gamins. N'est pas Truffaut qui veut.
Ces banalités sur un battement de coeur de collégien sont alourdies par des réflexions philosophiques qui n'ont rien à voir avec le vécu d'un gosse. À 10 ans , un individu ne se dit pas tout ça, il le vit. Ces monologues trop écrits, trop adultes, font de Little Manhattan un film hors-sujet, un produit hollywoodien délibérément fait pour rassurer les parents. Typiquement : "Notre relation devrait évoluer car sinon Rosemary serait une amie de Karaté à vie."
Faire grandir précocement les personnages n'apportent rien. Même si l'on s'amusera du petit clin d'oeil au Lauréat, il est permit de douter qu'en 40 ans, les êtres humains vivent avec dix ans d'avance certains sentiments amoureux et attentes romantiques.
Les acteurs n'ont rien à se reprocher. Ils jouent une partition aisée dans un film qui ne prend pas beaucoup de risques. Si César avait l'audace d'aller jusqu'à Londres, Gabe se contente de prendre le métro jusqu'à Soho. C'est à ce genre de petits détails qu'on mesure la différence entre un film européen et américain. V.
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