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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Twelve and Holding (12 and Holding)
USA / 2005
20.09.06
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LA FIN DE L’INNOCENCE
Cuesta continue d’explorer les troubles de l’adolescence, dans son flirt avec l’âge adulte et son divorce inconscient avec l’enfance.
Car c’est bien l’âge bête qui cause les dégâts. Cette cabane qui prend feu c’est l’innocence qui brûle, l’enfant qui se consume. L’irresponsabilité est reléguée dans les souvenirs comme une de ces reliques qu’on fout au grenier.
Dans la veine des Larry Clark et autres Gus Van Sant, le réalisateur aime jouer avec notre vision déformée (nostalgique) de cette période ingrate. Il installe son drame au cœur de cette middle America, banale et sans saveur. Le regard un poil neutre ou cynique, selon notre interprétation. Plouc assurément : du folklore musical au drapeau, du feu d’artifice à la bouffe grasse.
Il prend même le rsique de choisir trois gamins clichés. Troix exclus « faciles » : l’asiat’ intello, qui joue de la flûte traversière et gère une forte dose de névrose libidineuse ; un obèse, dans une famille boulimique, incapable de faire un gramme d’effort physique ; un jumeau avec une tache de naissance on ne peut plus visible.
L’autre jumeau est le nœud de la tragédie. Le gamin idéal, un futur winner américain, héroïque, viril, beau, leader dans l’âme. Cuesta s’attache à préférer l’Amérique faillible en montrant que même le plus fort est vulnérable.
Son cinéma est ancré dans un réel qui est tout juste teinté de merveilleux, ou de sensationnel. Il se préfère philosophique que moralisateur. Le film frôle même l’amoralité avec un crime impuni. La jolie prouesse de Twelve and Holding est de tenir un propos ouvert, presque fabuleux (en forme de happy ending) en partant de personnages caricaturaux et d’une histoire déjà vue.
Sans doute, le cinéaste a trouvé un ton qui lui est propre. Il regarde ces pré-ados , produits de leurs parents, mais respectent leur singularité, leur différence. Le film, déterministe, sensible, nuancé, s’offre ainsi de jolies scénettes dans le pré-carré intime de ces adultes en devenir. Les adultes, quant à eux ne gèrent pas mieux leurs problèmes…
Mais parce qu’il demeure un film d’adulte, Twelve and Holding n’est jamais niais, kitsch. Cuesta, au contraire touche, avec justesse.
Vincy
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