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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Stephanie Daley
USA / 2006
n.d.
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TU NE TUERAS POINT
«- Tu as le flair d’un chien de chasse.»
Pur produit made in Sundance, Stephanie Daley est à mi-chemin entre le téléfilm prestigieux d’une chaîne câblée et le film d’auteur intimiste, entre l’exaspération d’un scénario formaté pour deux comédiennes (excellentes) et l’emballement de quelques séquences qui prennent au tripes.
Cette histoire aux croisements des valeurs et contradictions américaines – droit, psychologie, éducation, religion, avortement, écologie, mort, sexualité - n’est rien d’autre qu’une catharsis de ce qui hante cette nation. Entre son besoin viscéral de vérité et son impuissance à gérer l’indicible.
Si les scènes oniriques sont trop maladroitement introduites pour être convaincantes, les différentes expiations (et notamment cet accouchement dans les chiottes) nous entraînent dans un quotidien plus cauchemardesque qu’un film d’horreur.
Le film, aussi inégal soit-il, mérite le détour pour sa plastique séduisante, sa critique pernicieuse de l’Education nationale américaine et des personnages secondaires intéressants, tant ils orientent la tonalité sinistre vers plus de légèreté et d’émotion. Le scénario est bien écrit, même si on peut lui reprocher un classicisme un peu commun. Heureusement, le face à face final et l’intensité de la dernière demi heure en général, permet à cette Stephanie Daley de se juger elle-même et de nous éviter le tribunal. On comprend alors que le film est davantage porté sur le deuil que sur la naissance.
Requiem mélancolique où l’on apprend à survivre, avec ou sans Dieu, raisonnablement ou instinctivement.
Vincy
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