|
Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
|
|
|
|
|
Friends with Money
USA / 2006
11.10.2006
|
|
|
|
|
|
DESPERATES HOUSEWIVES (& HOUSEMAID)
"- Il leur faut une thérapie de couple, pas un étage de plus à leur maison."
Drôle de film, pas forcément drôle. La comédie de moeurs oscille entre le drame pas trop plombant et l'humour pas trop sitcom. Sans réussir, ni dans l'un ni dans l'autre, Friends with Money parvient au moins, malgré sa fin en queue de poisson, à dresser un portrait nuancé des névroses de la middle-class huppée américaine. Le film de Nicole Holofcener est une forme de concept où l'on ne comprend pas très bien le sens du sujet (l'argent, les amis, so what?) mais où l'on apprécie ce qui est filmé en creux (la culpabilité, l'indifférence, le mépris). Ce n'est même qu'un état des lieux des phobies américaines, plus ou moins bien assumées : la pauvreté, le célibat ou l'homosexualité...
Scénario sur les "valeurs" actuelles qui dévalorisent tant l'humain, il se fait piéger par un mécanisme un peu simpliste des ressors psychologiques mais trouv une énergie dans son aspect irréel, entre scènes à la Sex and the City et réalité / précarité (financière ou sentimentale) qui fait écho à chacun d'entre nous.
Plus étonnantes sont ses allusions scatologiques (toilettes, trou du cul, caca). Trop freudien peut-être, de relier la merde et l'argent. D'autant que le sexe est omniprésent : gode, infidélité... La psychanalyse n'est jamais énoncée mais elle imprime sa marque dans chaque dialogue.
Les femmes sont à cran, les hommes un peu cons. Et l'ensemble paraît frustré. Triste constat. Le film parle d'un peu de tout ça, et beaucoup de rien. On en sort un peu vide, pas très plein. Comme si Friends with Money n'avait pas su aborder un autre sujet que le nombrilisme d'une classe sociale, regardant ses marginaux comme autant d'espèces exotiques, dont on se méfie de l'effet contagieux.
Les (très bonnes) comédiennes insufflent une forme de plaisir pas désagréable à cette énième histoire de copines. Ni niais ni subtil, au final, si l'on apprend rien, le moment ne fut pas pénible ou ennuyeux. Juste un peu vain. Surtout avec cette fin qui fait l'éloge du dollar comme Prozac de nos existences. Vain comme l'argent. Pas comme les amis.
La loyauté de ces femmes entre elles reste alors la seule morale d'une histoire un peu bâclée. v.
|
|
|