Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Comedian Harmonists (The Harmonists)


Allemagne / 1997

09.06.99
 



DOMMAGES COLLATERAUX





"- Je ne chante plus è la synagogue. Je sais que Dieu me pardonnera, après tout c'est son métier. "

Certains après avoir vu La liste de Schindler ou La Vita e Bella pensent connaître l'histoire des Juifs sous le Régime du troisième Reich. Pourtant, la vision d'un allemand sur cette période n'en est pas moins aussi intéressante que celle des autres fresques précédemment citées.
Dans sa chambre de bonne, sans chauffage, Harry a de grands rêves. Amoureux en secret d'une étudiante qui travaille chez un disquaire juif, il cherche de jeunes talents pour monter ce qu'on aurait pu appeler, le premier "boys band allemand". Des voix hors du commun, accompagnées par un simple piano, et des textes légers feront leur succès. En trame de fond, les histoires de coeur de chacun des artistes, et l'arrivée au pouvoir de Hitler.
Le film commence par un de leurs concerts, à guichet fermé, évidemment, puis le spectateur est renvoyé quelques années auparavant, en 1927. Les coupes de champagnes dégustées avec délectation au début se sont transformées en graines d'oiseau "empruntées" par Harry à son volatile, parce qu'il n'a que ça à se mettre sous la dent. 3 millions de chômeurs dans le pays et les gens gardent leurs manteaux dans leurs maisons, les charbon se fait rare. On assiste à la constitution du groupe, aux répétitions dans une maison close et à la première représentation devant un agentÖ désastreuse. Puis de retour sur le concert auquel on a déjà assisté. Les visages nous sont familiers, la popularité est gagnée, ils sont connus à travers le monde entier. Même les américains se les arrachent. En 1929, ils entament une tournée mondiale tandis que les premi`res agressions antisémites font leur apparition à Berlin. Aux USA, Harry propose au groupe de s'installer dans le pays car il prend conscience de la vulnérabilité de la composition avec trois juifs en son sein. Robert lui rétorquera que son "complexe de persécution" l'ennui. Pourtant, tous les 6 retournent dans leur pays natal. La vision du cinéaste allemand reste, d'ailleurs, peu critique sur les hauts dirigeants de l'Allemagne. Le groupe est toujours reçu à bras ouverts dans les salons de ces derniers. Comme ci ils ne prêtaient aucune attention à la religion de trois chanteurs, contrairement à la jeunesse hitlérienne lors des concerts. Peut-être savaient-ils apprécier l'art à sa juste mesure. Pourtant la carrière des Comedians Harmonists touche à sa fin lorsque Hitler arrive au pouvoir en 1933 et qu'il décide de réglementer l'art en Allemagne.
Une très bonne reconstitution de l'ambiance et de l'époque donne toute sa dimension historique au film. Le soucis du détail, tout est pensé. Pourtant on regrette juste que les acteurs aient 10 ans de trop. Une trop grande maturité rejaillit aux travers de leurs interprétations. Les Comedian Harmonists vous fait traverser les différentes périodes de pauvreté et de faste du groupe avec aisance et véracité. Une belle histoire, un hommage réussi, mais cependant une mise en scène un peu trop classique.
 
alix

 
 
 
 

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