Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Trust the Man


USA / 2006

22.10.2006
 



7 ANS DE MARIAGE





«- Cette nuit j’ai rêvé que tu me suçais.
- Moi j’ai rêvé que tu t’offrais un berger allemand.
»

Tout commence dans le meilleur des mondes : on vit à deux, on est heureux. Le générique chantonne « Love makes us happy ». Rien que ça.
Freundlich brouille pourtant le jeu dès les premières qéquences : les couples (de stars) sont ancrées dans un quotidien, où l’on parle la bouche pleine, où le rejeton philosophe sur le caca, et où un pet s’échappe de nulle part. Il faudra attendre le final pour retrouver cette gaieté factice, après un « happy end » forcé et trop optimiste pour être vrai. Le cinéma comme simulateur de nos rêves.
Entre les deux extrémités, les deux couples se détruiront lentement dans un univers un brin décalé flirtant avec la sitcom. Dans un langage cru et stylé. Les bobos new yorkais, un peu hype, rarement précaires, dévoilent leurs relations hypocrites et superficielles, leurs sentiments pathétiques et vains. Tout est surjoué. Pour le pire (Moore inexistante, un comble) ou le meilleur (Duchovny, magnifique à voir dans sa déchéance). C’est burlesque, glamour, fantaisiste. Entre le récent Friends with Money et un Woody Allen relifté. Rohmer dans l’esprit, avec ces plans de coupes pour nous montrer qu’on change de décor. Quand Julianne Moore commente un porno pour son mari débandant, le script décolle de son simple propos proche des comédies d’Oscar Wilde. Lorsqu’il se veut philosophe sur le sexe comme ciment du couple et la procréation en seul viabilité à l’amour durable, il se plante.
Trust the Man se veut intello (on y lit du Camus) et dans l’air du temps (nostalgie, camaraderie…). Mais le scénario est souvent trop simpliste pour nous emballer : la vieille bagnole est embarquée à la fourrière pour nous annoncer la rupture du couple. Symbole fétichiste masculin versus complexité des contradictions féminines. L’insatisfaction de l’homo urbanus modernus nous entraîne dans une zone grise et confuse, sans éclat ni lyrisme. Ces personnages existentialistes se confrontent au fameux Carpe Diem auquel chacun aspire. Trouver le bonheur avant qu’il ne se sauve. Le réalisateur court après mais le laisse fuir. Les mecs sont alors contraints de se soumettre, une fois virés. Paumés, ils doivent s’agenouiller.
Le film vire alors à une théâtralité maladroite et une moralité basique. Trop comique ou pas assez catastrophique, n’est pas Lubitsch qui veut.
 
v.

 
 
 
 

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