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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Danse avec lui
France / 2007
21.02.2007
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TIRE PAR LES CHEVAUX
« - Panne ?
- D’essence. »
Panne d’aisance aussi... Avouons que le film commence très mal. Pour planter son décor et installer ses personnages en mal de vivre, la réalisatrice assène ses métaphores (ordinaires) et ses directives de lecture avec une balourdise peu commune. Impatience ? Peur de se faire mal comprendre ? Une scène de rupture entrecoupée par un parcours d’obstacles, une panne d’essence : la vie est une suite d’épreuves à surmonter, l’héroïne meurtrie par de trop rudes chutes est à bout de course. C’est écrit tellement gros et souligné qu’on a envie de se cabrer et de crier : c’est bon ! On a compris !
Rien qu’avec l’envahissante voix off, on comprend que la réalisatrice a très peur qu’on s’égare en chemin. C’est dommage, ce parcours trop fléché donnerait presque envie de tourner les talons. Heureusement, une fois assurée que son message est bien passé, la narration se détend - mais sans pour autant totalement perdre ses habitudes de départ (la partie de petits chevaux en parallèle explicatif au pari « reviendra, reviendra pas » que font les écuyers n’était vraiment pas utile). Commence alors la plongée dans le monde équestre et dans ce qui constitue la base du film : le rapport à l’autre (animal ou humain) et l’itinéraire de l’héroïne vers sa renaissance affective.
Cet itinéraire est pavé de bonnes intentions et de réelles réussites. Le jeu d’acteurs par exemple. Sami Frey, comme toujours fascinant, profond et énigmatique, Mathilde Seigner, touchante dans un rôle plus fragile et plus pudique que ceux dans lesquels on a l’habitude de la voir, et même Jean-François Pignon, dresseur de chevaux qui incarne ici son premier rôle au cinéma, s’en tirent à merveille. Le trio fonctionne même si leur relation d’apprivoisement mutuel toute en intériorité se trouve gâchée par une mise en scène, encore une fois, trop explicite.
Le film réserve également de très belles scènes avec les chevaux, forcément. La métaphore équestre n’est pas un but en soi mais un simple faire-valoir des relations humaines et de la difficulté à exister avec les autres. Pour apprivoiser l’animal (ou l’autre), il faut d’abord s’apprivoiser soi-même ; la confiance ne s’obtient pas par la force ; c’est en vainquant sa peur de tomber qu’on peut se remettre en selle, etc. Le film se présente comme une belle de leçon de vie mais n’est finalement qu’un enième hommage à la beauté de la nature, sa magie, ses vertus thérapeutiques, et à la richesse d’enseignement qu’on peut trouver auprès des animaux. « Ce n’est pas le but qui compte, c’est le chemin ». Certes. Mais de là à se laisser dompter… Karine
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