Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Molière


France / 2007

31.01.2007
 



POQUELIN IN LOVE





"- L'ennui le dispute souvent au burlesque."

Inutile de vouloir comparer avec le célèbre Molière de Mnouchkine, ce serait insultant. Cette transposition ratée de la vie de Jean-Baptiste Poquelin plagie ouvertement le procédé de Shakespeare in Love. On nous remixe donc Molière, façon "DJ Rit-dit-cul(e)". Tartuffe se mélange au Bourgeois Gentilhomme, parfois au Misanthrope et à Scapin. Les incohérences historiques, le fatras littéraire amuseront les chercheurs de perles.
Artistiquement, ce téléfilm à gros moyens s'autorisent des micros dans le cadre, des plans un peu flous, des abus de focale injustifiés. Rien ne se fixe. Les scènes se succèdent sans nous immerger dans un contexte historique, un délire anachronique ou une envie de cinéma. Jamais nous ne sommes séduit. Le romanesque nous laisse de marbre. Le burlesque nous garde à distance.
Il faut donc toute la beauté, la chaleur, la fébrilité sensible de Laura Morante pour nous sortir de ce mauvais rêve où Molière devient un pantin de soap opéra. Exquise et fabuleuse, elle rayonne et devient le coeur du film, dans tous les sens du terme. Le montage ne s'y trompe pas, délaissant son personnage principal pour se consacrer à cette bourgeoise féministe avant l'heure. Du coup, hormis son ultime séquence d'humiliation et de déchéance, Luchini n'a rien à jouer digne de son talent, Baer est exaspérant et mal utilisé dans ce rôle monocorde, Duris n'habite jamais son personnage. On peut trouver les femmes plus gâtées par le film, que ce soit Ludivine Sagnier ou Fanny Vallette.
L'idée était pourtant drôle de voir un vrai Jourdain qui aurait inspiré la pièce du Bourgeois Gentilhomme. Mais la farce est hélas grotesque car on imagine mal Molière devenir son propre Tartuffe pour une mascarade de mauvais vaudeville. Le film réduit ainsi cet immense auteur à un simple pilleur de vie. Jamais le film ne justifie cette déclamation prononcée par le dramaturge : "Je suis le plus grand acteur que ce pays n'ait jamais connu."
De même, il est dommage que les scénaristes n'aient pas suivi le conseil de Morante : "Vos pitreries sont plus touchantes que la tragédie." Ce Molière est tragique et lourd. Un hommage paradoxal? Pire, un homicide involontaire. Ce n'est pas "le petit chat qui est mort", c'est Molière qu'on a assassiné.
 
v.

 
 
 
 

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