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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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La nuit au musée (Night at the museum)
USA / 2006
07.02.02
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LA NUIT DES MARBRES VIVANTS
"Je suis fait de cire, Larry. Et vous, de quoi êtes-vous fait ?"
Ce qu'il y a de bien avec les films comme La nuit au musée, c'est que l'on sait exactement où ils vont nous emmener, rebondissements et happy end compris. Du coup, on peut d'office laisser de côté le prétexte initiatique de l'intrigue et se concentrer sur la partie purement comique. Et dans ce domaine, il faut reconnaître que l'on est plutôtt bien servi. Le divertissement est honnête. Les scénaristes ont exploité à fond le potentiel burlesque de leur situation de départ en peuplant le musée de toutes les créatures que l'on rêverait de rencontrer dans un cas pareil. Parce que, et c'est là la seconde force du film, tout visiteur de musée a rêvé au moins une fois de voir s'animer les animaux empaillés, les figurines enluminées et les statues sévères. Les enfants prêtent une vie secrète aux objets, vie qu'ils mèneraient dès que nous tournons le dos, et le film s'empare avec bonheur de cette croyance pour rendre son histoire encore plus féérique.
Larry est ainsi confronté à des animaux effrayants (tyrannosaure, fauves) et des personnages hostiles (Attila, Octavius) mais également à des héros (Théodore Roosevelt) ou des légendes (Ahkmenrah, Sacajawea). Il va tantôt se faire des amis, tantôt devoir se battre pour sa survie, mais surtout, il va s'apercevoir que les objets, comme les êtres, ne sont jamais ce qu'ils semblent. Parfois, il y a plus de raisons de craindre un minuscule singe qu'un dinosaure féroce. Bien sûr, de la variété de ces rencontres naît une multitude de gags qui permettent au film de se renouveller pratiquement à chaque scène.
Car si l'on y regarde de plus près, les trois nuits que Larry passe dans le musée sont toutes différentes, offrant à chaque fois un point de vue et une orientation nouvelles. Le premier soir, il est pris par surprise (d'où un soupçon de suspense et d'angoisse, rapidement réprimé) et se laisse complètement déborder. Ce ne sont pas les séquences les plus drôles (notamment celle avec le singe, un peu forcée), mais elles résument assez efficacement la situation. Lors de la deuxième nuit, Larry croît maîtriser les événéments. Il s'applique… et rate tellement son coup que, cette fois-ci, l'humour provient de ses erreurs plus que des facéties de ses petits compagnons. Enfin, la troisième nuit est celle du défi final. On ne rit plus aux dépends de Larry, qui a la situation bien en mains, mais aux dépends de ses adversaires. C'est de loin la meilleure partie du film, celle qui mélange le plus habilement le spectaculaire à la pure fantaisie. Il faut voir le cow-boy et le soldat romain réunis dans une voiture téléguidée, apogée parodique de tous les duos mal assortis que le cinéma nous offre depuis toujours. Il est également assez réjouissant d'assister à la métamorphose de Larry en stratège de guerre se retrouvant à la tête d'une armée on ne peut plus hétéroclite mêlant hommes préhistoriques, Vikings, Huns ou encore soldats de la première guerre mondiale.
Rythme enlevé, dialogues bien écrits, effets spéciaux impressionnants… hormis les mimiques éculées de Ben Stiller, qui ne feront rire que les jeunes enfants ayant échappé à toute une génération d'acteurs grimaciers, La nuit au musée est vraiment une réussite. Le genre de comédie à la Jumanji, bon enfant et moralement impeccable, avec double effet intégré : toute la famille se réconcilie devant le film le dimanche après-midi, et la semaine suivante, direction le musée le plus proche, avec une délicieuse appréhension : si, si, je t'assure, le dinosaure a bougé ! MpM
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