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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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J'attends quelqu'un
France / 2007
21.03.2007
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LE MALHEUR DES UNS
La grâce des personnages n’y fera rien. L’ennui nous aura cueillit au bout de quelques plans. J’attends quelqu’un est un mélodrame trop mélancolique, au formalisme assez terne pour ne nous interroger sur le pessimisme ambiant, pour ne pas fuir ce caractère dépressif de l’oeuvre. Jérôme Bonnell a tenté de croiser des êtres fêlés, leurs destins percutés par la réalité, en leur adjoignant, de manière presque caricaturale. Chacun explore sa face sombre et dégage quelques éclairs de lumière. Même le sordide semble joli. En s’appuyant sur des instants de bonheur retrouvés, après qu’il ait été foudroyé, le cinéaste s’essaie à une forme désuète et poétique se déroulant dans un cadre peu propice à l’évasion. N’y cherchez pas une quelconque innovation ou inventivité, ce cinéma est ancré dans une nouvelle vague intimiste, où le social s’en mêle et la psychologie paralyse tous les élans.
Pourtant, parce que le scénario se complaît dans ses non dits, dans ses hasards un peu absurdes, dans ces frustrations résolues par des miracles, J’attends quelqu’un perd le spectateur. Trop elliptique pour nous accrocher, le film manque d’intensité et se perd dans les méandres de son style sans grain, au profit de personnages sans entrain. Mention malgré tous aux comédiens, et notamment aux sensibles et vulnérables Darroussin, Dieuaide et Loiret-Caille.
Symptomatique d’un certain cinéma d’auteur, cette réalisation ne cherche jamais à nous séduire, trop à son affaire de vouloir magnifier la médiocrité, sans jamais être en quête d’une utopie plus idéaliste qu’un regard qui en croise et un autre, et la promesse de l’étincelle provoquée.
v.
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