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LA MAGICIENNE, SON CHAPEAU ET SES LAPINS
«- Tant de bonhommie me donne le tournis.»
Le film aura le mérite de nous faire connaître une des auteures les plus singulières de la littérature, Beatrix Potter. Rien à voir avec Harry. Incarné par Renee Zellweger, Miss Potter n’a pourtant aucun squelette (scénaristique), aucune étiquette (entre la comédie, le romantique, la biographie, le mélo), aucune palette (hésitant à s’ancrer dans l’héritage de l’œuvre de Potter ou rendre hommage à son auteure). On regarde le film comme on nous lit une belle histoire. Coincée entre Angel, autrement plus farfelu, et Jean de Lafontaine, clairement plus risqué, cet avatar anglo-britannique n’a pas d’identité, ni d’ambition. Le seul effet se résume aux moues de son actrice et aux petits lapins animés.
L’histoire assez fade ne compense pas la pauvreté des images, les deux étant indignes des livres dont ils sont censés nous parler. Aux origines de la création, une femme, mélange de Brigitte Bardot et J.K. Rowlings, féministe avant l’heure, nous fait revivre, par petits épisodes assez caricaturaux, son ascension. Perfectionniste, écologique, intelligente, il y avait de quoi faire un joli portrait assez contemporain. L’album de sa vie est illustré de manière simpliste. Le personnage insolite, exquis, qui a « le sentiment irrationnel d’accepter » un mariage, ne brille que par éclats furtifs grâce à Emily Watson qui lui renvoie une belle lumière, Ewan McGregor qui étincelle. Tout à la gloire de son actrice, Miss Potter oublie de nous dire pourquoi une figure presque avant-gardiste est devenue l’égérie des mamans traditionnalistes... v.
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