Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



Ailleurs
Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary
Effacer l'historique
Ema
Enorme
La daronne
Lux Æterna
Peninsula
Petit pays
Rocks
Tenet
Un pays qui se tient sage



J'ai perdu mon corps
Les misérables
The Irishman
Marriage Story
Les filles du Docteur March
L'extraordinaire voyage de Marona
1917
Jojo Rabbit
L'odyssée de Choum
La dernière vie de Simon
Notre-Dame du Nil
Uncut Gems
Un divan à Tunis
Le cas Richard Jewell
Dark Waters
La communion



Les deux papes
Les siffleurs
Les enfants du temps
Je ne rêve que de vous
La Llorana
Scandale
Bad Boys For Life
Cuban Network
La Voie de la justice
Les traducteurs
Revenir
Un jour si blanc
Birds of Prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn
La fille au bracelet
Jinpa, un conte tibétain
L'appel de la forêt
Lettre à Franco
Wet Season
Judy
Lara Jenkins
En avant
De Gaulle






 (c) Ecran Noir 96 - 24


  



Donnez votre avis...


Nombre de votes : 22

 
Les contes de Terremer (Gedo Senki)


Japon / 2006

04.04.2007
 



UN NERF DE FAMILLE





« -Je peux savoir où nous allons ?
- Notre première étape sera la prochaine ville mais notre destination finale, je ne la connais pas moi-même. »


Ce parcours initiatique est aussi une histoire de filiation qui fait écho à celle que vit le réalisateur. Goro est le fils de Hayao Miyazaki et il accomplit ici un projet initié par son père. On ne manquera pas de comparer ce premier long métrage de Miyazaki fils à l’œuvre de son père et on ne manquera pas de lui reprocher d’être trop fidèle à son inspirateur, ou trop éloigné. Et ce procès, s’il est inévitable, s’avère néanmoins injuste. Certes, ces Contes de Terremer son imprégnés de la patte Miyazaki : tout rappelle l’auteur de Princesse Mononoke : du graphisme aux personnages, de la réflexion écolo aux ressorts fantastiques. Plus précisément, c’est un pur produit studio Ghibli. Contrairement au protagoniste du film, Goro Miyazaki n’a pas tué le père, au contraire. Comme nous, il aime l’œuvre du maestro. Il respecte et perpétue donc l’héritage familial. Et qui aime Hayao Miyazaki et adhère à son propos ne peut que s’en réjouir. Pour autant, Goro a su se démarquer de Hayao. Il ne s’y soumet pas totalement et distille sa propre personnalité, laquelle cohabite parfaitement avec l’univers connu de Miyazaki père.

D’abord, son héros, Arren, est un jeune homme ambigu, dominé par ses pulsions et par ses peurs, prompt à céder à la brutalité et, surtout, coupable de parricide. Il fallait oser... Son ennemi, le sorcier Araneïde partage à la fois sa peur panique de la mort et son équivocité. Gothique, androgyne (il rappelle Marilyn Manson), il s’avère aussi inquiétant que pathétique. Les deux n’incarnent pas un bien et un mal qui s’opposeraient mais les deux faces d’une même médaille qui n’ont pas choisi le même destin.
Ensuite, il ancre son histoire dans un univers humain ultra réaliste et marqué par une violence qu’on recommandera difficilement aux plus jeunes. Si la vie de campagne et son rapport au travail et à la nature y sont globalement connotés de façon positive, il n’en oublie pas pour autant d’en épingler les tendances au commérage au cours d’une scène anecdotique mais désopilante. La métropole tentaculaire quant à elle lui donne l’occasion de stigmatiser une société cruelle et mercantile, symbole d’un monde déséquilibré par l’Homme qui s’est érigé en tyran destructeur. Drogue, traite d’humains, violences parentales, pédophilie sont autant de thèmes noirs qui parcourent le film. Sans oublier la peur de la mort, sujet central doublement incarné par Arren et Araneïde. Le tout constitue un univers dépaysant mais beaucoup moins féerique que ce que propose Hayao Miyazaki. Et en dépit de quelques longueurs maladroites, notamment au niveau discursif, on ne regrette pas le voyage.
 
Karine

 
 
 
 

haut