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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Les contes de Terremer (Gedo Senki)
Japon / 2006
04.04.2007
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UN NERF DE FAMILLE
« -Je peux savoir où nous allons ?
- Notre première étape sera la prochaine ville mais notre destination finale, je ne la connais pas moi-même. »
Ce parcours initiatique est aussi une histoire de filiation qui fait écho à celle que vit le réalisateur. Goro est le fils de Hayao Miyazaki et il accomplit ici un projet initié par son père. On ne manquera pas de comparer ce premier long métrage de Miyazaki fils à l’œuvre de son père et on ne manquera pas de lui reprocher d’être trop fidèle à son inspirateur, ou trop éloigné. Et ce procès, s’il est inévitable, s’avère néanmoins injuste. Certes, ces Contes de Terremer son imprégnés de la patte Miyazaki : tout rappelle l’auteur de Princesse Mononoke : du graphisme aux personnages, de la réflexion écolo aux ressorts fantastiques. Plus précisément, c’est un pur produit studio Ghibli. Contrairement au protagoniste du film, Goro Miyazaki n’a pas tué le père, au contraire. Comme nous, il aime l’œuvre du maestro. Il respecte et perpétue donc l’héritage familial. Et qui aime Hayao Miyazaki et adhère à son propos ne peut que s’en réjouir. Pour autant, Goro a su se démarquer de Hayao. Il ne s’y soumet pas totalement et distille sa propre personnalité, laquelle cohabite parfaitement avec l’univers connu de Miyazaki père.
D’abord, son héros, Arren, est un jeune homme ambigu, dominé par ses pulsions et par ses peurs, prompt à céder à la brutalité et, surtout, coupable de parricide. Il fallait oser... Son ennemi, le sorcier Araneïde partage à la fois sa peur panique de la mort et son équivocité. Gothique, androgyne (il rappelle Marilyn Manson), il s’avère aussi inquiétant que pathétique. Les deux n’incarnent pas un bien et un mal qui s’opposeraient mais les deux faces d’une même médaille qui n’ont pas choisi le même destin.
Ensuite, il ancre son histoire dans un univers humain ultra réaliste et marqué par une violence qu’on recommandera difficilement aux plus jeunes. Si la vie de campagne et son rapport au travail et à la nature y sont globalement connotés de façon positive, il n’en oublie pas pour autant d’en épingler les tendances au commérage au cours d’une scène anecdotique mais désopilante. La métropole tentaculaire quant à elle lui donne l’occasion de stigmatiser une société cruelle et mercantile, symbole d’un monde déséquilibré par l’Homme qui s’est érigé en tyran destructeur. Drogue, traite d’humains, violences parentales, pédophilie sont autant de thèmes noirs qui parcourent le film. Sans oublier la peur de la mort, sujet central doublement incarné par Arren et Araneïde. Le tout constitue un univers dépaysant mais beaucoup moins féerique que ce que propose Hayao Miyazaki. Et en dépit de quelques longueurs maladroites, notamment au niveau discursif, on ne regrette pas le voyage. Karine
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