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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Transformers
USA / 2007
25.07.2007
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IL EST BEAU MON ROBOT?
"Vous voulez confier l'avenir du monde à une Camaro ?"
Enième blockbuster de notre été, Transformers souffre à peu de choses près des mêmes faiblesses que les autres, à savoir qu'il se repose sur un bon concept et une franchise bancable, sans éprouver le besoin de soigner un peu le fond. Du coup, l'intrigue tient franchement sur un post-it, de même que la psychologie des personnages est réduite au strict minimum. Pour convenir à tout le monde, les scénaristes ont en effet essayé d'arroser large : un ado un peu crétin pour plaire aux teenagers (ce qui n'est pas vraiment flatteur pour eux, il serait temps qu'Hollywood réalise que les spectateurs de moins de dix-huit ans ont eux aussi un cerveau), des militaires musclés et aventureux pour séduire les proches trentenaires (le public originel de la franchise), des nanas intelligentes et qui en remontrent aux hommes pour attirer un public mixte (l'experte informatique en talons aiguilles et bonnet C, on y croit, non ?) et surtout des tonnes d'action pour réconcilier tout le monde.
C'est vrai, c'est surtout sur ce dernier point que le film était attendu, et c'est justement là qu'il s'avère efficace, grâce aux robots transformers qui offrent un spectacle vraiment époustouflant. Qu'ils se transforment (de voiture à robot, d'avion à robot, de robot en camion…) ou qu'ils se meuvent dans des combats aériens, la fluidité de leurs mouvements donne la sensation qu'ils sont organiques et non mécaniques. Au bout de la deuxième transformation, on a complètement oublié que non, les robots géants n'existent pas, et qu'il s'agit plus vraisemblablement d'images de synthèses. Une belle réussite vu le pari de départ !
Bien sûr, la mise en scène n'en demeure pas moins très pompière, la majorité des scènes de combat étant cadrées n'importe comment et filmées avec une caméra prise de tremblements intempestifs. Non seulement le spectacle perd en précision, mais il ne faut par ailleurs par être trop à cheval sur la compréhension des événements. Globalement, on voit les situations s'enchaîner, mais l'on n'est pas toujours sûr de savoir qui a fait quoi. Avec un peu d'humour et d'indulgence, tout passe, et s il est bien quelque chose que l'on ne peut pas reprocher à Transformers, c'est de se prendre au sérieux ! Le film mélange en permanence moments de bravoure et situations décalées (le caïd qui mange des gâteaux lors de sa garde à vue, la tirade sur la masturbation de la mère du héros alors que le jardin est envahi de robots, le central téléphonique qui veut respecter la procédure alors que son interlocuteur est attaqué par des scorpions géants…), si bien qu'il fait mouche à plusieurs reprises. On vous le concède, ça ne vole jamais très haut, mais ça permet de masquer les incohérences du scénario. Et puis au final, le film répond exactement à son cahier des charges (divertir un maximum de monde) et s'il est certain qu'il ne peut satisfaire les puristes, il est fort probable que les spectateurs simplement avides de distraction en redemanderont... MpM
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