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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Le vieux jardin (The Orae-doen jeongwon)
Corée du sud / 2006
11.04.2007
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GENERATION DESENCHANTEE
« - A l’époque, être heureux signifiait être égoïste. C’était mal vu. »
Le vieux jardin commence là ou s’achevait le précédent film de Im Sang-Soo, The President's Last Bang. Le Président Park Chun-Hee vient d’être assassiné et la Corée tente de jeter les bases de la démocratie, entre révoltes populaires et répressions sanglantes. Im Sang-Soo s’intéresse au destin individuel d’un militant socialiste. Mais l’Histoire ne l’intéresse pas. S’il reconstitue la violence des autorités répressives de l’époque avec crudité et vérité, s’il disserte sur les désillusions des militants, ce n’est que pour donner corps au drame amoureux de son personnage principal, Hyun-woo, qui trouve l’amour et le sacrifie à ses engagements politiques. Sous la caméra de Im Sang-Soo, le militant ne bénéficie même pas de la classe d’un Don Quichotte qui se bat contre des moulins, non, c’est bien pire, c’est un simple idiot qui rate sa vie pour une cause vaine et donc absurde. La réalisation intimiste offre de magnifiques scènes, l’histoire de ce rendez-vous manqué avec le bonheur est bouleversante mais le film est un plaidoyer en faveur de l’indifférence citoyenne, un hymne à l’individualisme auquel il est difficile d’adhérer, malgré l’émotion sincère qui s’en dégage.
Karine
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