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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Pur week-end
France / 2007
02.05.2007
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ENSEMBLE TOUT EST POSSIBLE
«- Ils sont où les 200 000 euros ?
- Je les ai envoyés chez mon cousin en Italie, par Chronopost.
- T’en fais pas, ils sont sérieux chez Chronopost. »
Prendre sa place dans le groupe. Et savoir équilibrer le degré d’affranchissement avec celui de solidarité. Telle est l’ambition de cette comédie amère et morale où l’ambition du message prend parfois trop de place sur le divertissement. Un peu bancal, sans doute à cause d’une esquisse parfois trop proche du cliché concernant certains personnages, Pur week-end s’avère malgré cela un bon moment de détente où l’utopie du final nous conduit à ne pas tout voir en noir. Comme le dit si justement François Berléand (réellement très bon dans son second rôle), « il y a encore des gens normaux » c’est-à-dire faisant preuve d’humanisme, d’amitié, de générosité.
Car sous cette trame très classique qui ferait presque un excellent scénario de BD, il y a une volonté d’affirmer une vision du monde om l’individualisme et la violence semblent avoir gangrénés tous les rapports humains. Parfaite illustration du problème, le jeu de Valérie Benguigui. En bonne poire rongeant son frein, elle apparaît décalée pour ne pas dire fausse, et se mue très justement en femme frustrée et un tantinet paumée. Le groupe ne porte pas bonheur, à personne. Chacun des acteurs semblent plus épanouis dès que sa partition est solo. Pour souder le groupe, on nous fait el coup du trauma mal assumé. Prétexte un peu facile. Mais heureusement la spirale infernale vire au cauchemar de la thérapie de groupe. Critiques du libéralisme sauvage et constat affligé du retour à la bestialité, ce Délivrance à la française allège un peu nos souffrances en offrant des retournements de situations et un script un peu retors. Il aurait fallu peut être un peu plus de richesse psychologique et sans doute des seconds couteaux moins binaires pour que ce Pur week-end fasse notre total bonheur.
Reste un état d’esprit agréable pour le spectateur en mal d’altruisme et de partage.
v.
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