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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Still Life (Sanxia Haoren)
Chine / 2006
02.05.2007
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MONDES ENGLOUTIS
« On ne peut pas oublier ce qu’on est. »
Still life est un film contemplatif, d’une infinie lenteur, envoûtant par sa mélancolie et par son humanisme. Au travers des parcours parallèles d’un homme et d’une femme qui partent à la recherche de leur passé, Still life s’intéresse aux petites gens, ceux qui constituent l’essence de la Chine d’aujourd’hui mais dont on ne parle jamais : les ouvriers, les travailleurs, les pauvres, qui survivent comme ils peuvent dans un monde en perpétuel ébullition. Le vrai sujet du film c’est la mort d’une époque et l’avènement d’un autre, la chute du communisme et la montée du libéralisme qui emportent dans leur tourbillon leurs acteurs anonymes. Zia Zhang Ke s’autorise quelques plans fantastiques (comme le décollage d’un immeuble) pour symboliser cette folle transmutation mais pour le reste, sa caméra n’en a pas besoin. Loin du folklore, loin du ciné-spectacle des empereurs et des arts martiaux, le monde qu’il filme n’a pas besoin d’être irréel pour être surréaliste. Le décor en dit suffisamment à ce sujet. Le film a été tourné dans un endroit hautement symbolique : un district de la vallée des Trois Gorges, où se construit le plus grand barrage hydroélectrique du monde, une ville perdue entre engloutissement par les eaux et anéantissement des habitations. On y détruit les anciens immeubles à coup de massues pour en ériger de nouveaux mais au fond c’est la vie et l’âme de ses habitants qui se déconstruisent et se reconstruisent, avec en contrepoint majestueux la nature montagneuse, dernier refuge de la Chine ancestrale. Karine
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