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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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The Corruptor (Le corrupteur)
USA / 1999
14.07.99
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DUO CHOC
"- Les jaunes se méfient des blancs et tu me donnes un flic blanc!!"
Il y a des films qui croient qu'en vous en mettant plein la vue ils vous séduiront. Pourtant il faut bien plus que cela; James Foley se rapproche un peu plus que les autres de l'alchimie parfaite , sans jamais atteindre son but.
Le film d'action est un genre répandu mais souvent moyennement bien traité. On tente de re-filmer des poursuites de voitures dignes de Bullitt, mais sans se préoccuper du fond de l'intrigue. D'ailleurs, dans le premier quart d'heure du Corrupteur on craint le pire. On imagine que James Folley, qui nous avait séduit avec Glengarry Ross, saute dans les bas-fonds de Chinatown sans parachute! La loi du Talion est de rigueur et lors des premières images on assiste à une explosion de devanture de magasin et un assassinat en pleine rue du quartier chinois de New-York. Dans ce quartier tous les flics ne sont pas les bienvenus et encore moins les blancs et bleus de surcroît. Pourtant c'est dans cet univers que se retrouve Wallace, un jeune policier qui sait jouer les bonnes cartes au bon moment. Il découvre naïvement les "passeurs clandestins", la prostitution et autres matins qui déchantent. Affirmant, sans grande conviction, qu'il veut éviter l'exploitation des immigrés et faire régner l'ordre, il devient le partenaire de Chen, très introduit dans le milieu de la mafia.
Dans cet univers ultra-viril, où la femme ne peut être rien d'autre qu'une pute, la méfiance se transforme en amitié et en une relation paternaliste. Il faudra choisir entre honneur et trahison. Ce qui sauve le film de Foley, mis à part Chow Yun-Fat lui-même, c'est sa maîtrise du rythme. Pas un instant de répit, une fusillade entraînant une autre. De plus, Foley utilise à bon escient une technique qui laisse mal à l'aise le spectateur. Il termine une scène par un geste vif, une action brutale, et oublie la douceur. Le spectateur se sent presque obligé de continuer.
Autre "griffe" du réalisateur, chaque nouvelle scène est introduite par une vue aérienne, souvent trop courte, du lieu où elle va se dérouler. On l'aura compris, Le Corrupteur s'inspire beaucoup de John Woo, de Tarantino (pour ses plans en contre plongés des tueurs) et de Ringo Lam. Rien que du recyclé, qui en font un polar honnête mais sans brio.
Un style qui ne dépayse pas Chow Yun-Fat bien à l'aise dans ce rôle. Quant au rôle de Nick, il aurait pu être tenu par n'importe qui. Après avoir admiré l'étonnante facilité de Mark Wahlberg devant la caméra dans Boogie Nights, on regrette de le voir dans des rôles trop simplets et qui ne mettent pas en valeur son jeu potentiel.
Le corrupteur réjouira les amateurs d'action pure et sera sauvé in extremis par un retournement de situation inattendu. Pop corn? alix
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