Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



Ailleurs
Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary
Effacer l'historique
Ema
Enorme
La daronne
Lux Æterna
Peninsula
Petit pays
Rocks
Tenet
Un pays qui se tient sage



J'ai perdu mon corps
Les misérables
The Irishman
Marriage Story
Les filles du Docteur March
L'extraordinaire voyage de Marona
1917
Jojo Rabbit
L'odyssée de Choum
La dernière vie de Simon
Notre-Dame du Nil
Uncut Gems
Un divan à Tunis
Le cas Richard Jewell
Dark Waters
La communion



Les deux papes
Les siffleurs
Les enfants du temps
Je ne rêve que de vous
La Llorana
Scandale
Bad Boys For Life
Cuban Network
La Voie de la justice
Les traducteurs
Revenir
Un jour si blanc
Birds of Prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn
La fille au bracelet
Jinpa, un conte tibétain
L'appel de la forêt
Lettre à Franco
Wet Season
Judy
Lara Jenkins
En avant
De Gaulle






 (c) Ecran Noir 96 - 24


© Buena Vista Int.  



Donnez votre avis...


Nombre de votes : 32

 
Pirates des Caraïbes : Jusqu'au bout du monde (Pirates of the Caribbean: At World's End)


USA / 2006

23.05.2007
 



TOUCHÉ… COULÉ !





"- Il fut un temps où un pirate était libre de disposer du monde à sa façon. Mais ce temps touche à sa fin."

Le troisième et dernier, on l'espère, opus de la saga des Pirates déçoit terriblement. Oubliés l'humour dévastateur et les aventures épiques des deux précédents volets. Ce dernier, un peu à l'image du Retour du roi mais en beaucoup moins bien maîtrisé et captivant, se résume à une succession d'abordages de navires et de batailles en tous genres, si bien qu'on se demande souvent qui se bat contre qui, qui appartient à tel camp de gentils ou de méchants et on en finit par perdre son latin. Seul l'excellentissime Johnny Depp parvient à tirer son épingle du jeu, irrésistible comme jamais. Malheureusement, ses apparitions, si savoureuses soient-elles, ne suffisent pas à emporter notre adhésion. Il faut déjà attendre près de 40 minutes de film pour l'apercevoir enfin. Et, lueur d'espoir, ce n'est pas un Jack Sparrow, mais sa version démultipliée dans un rêve fantasmagorique quasi hallucinogène. Cela laissait présager un grain de folie qu'on ne retrouve pas par la suite.

La mise en scène se veut lourde et répétitive : de nombreux plans en plongée à presque chaque ouverture de scène sur le nouveau décor numérique ; la musique qui accompagne ce plan appuyant toujours cette sensation de maladresse. Les comédiens sont inexpressifs, trop sérieux et même plus amusants (sauf Johnny Depp), bien que la tâche leur soit rendue difficile par l'insipidité des personnages. Bref, le scénario incompréhensible ne compense plus l'absence de talent de Gore Verbinski qui se prend pour Peter Jackson : 2h48 de ce régime, c'est quasiment insupportable ! On assiste à une espèce de bataille navale géante, à grands renforts d'explosions et de trouvailles numériques, qui finit par lasser, surtout que les enjeux des personnages ne semblent pas très clairs. À vouloir tourner les deux derniers volets des Pirates en simultané, le réalisateur s'y est emmêlé les pinceaux, ce dernier numéro pâtissant le plus au niveau scénaristique et mise en scène. L'économie de moyens (comme si Disney et Bruckheimer en manquaient…) n'est pas toujours bénéfique. Certes, les effets spéciaux sont très soignés et réussis (la mémorable scène d'invasion de crabes), cependant, cette débauche visuelle nous absorbe trop loin de l'essentiel. On retiendra, malgré tout, quelques clins d'œil amusants comme l'apparition furtive de Keith Richards dont Johnny Depp s'est inspiré pour créer son personnage, ou encore les nombreux renvois à l'attraction qui fonctionnent toujours. Dommage que le film nous laisse la sensation de se trouver au cœur d'un bateau pirate, plutôt le manège cette fois-ci, qui provoque nombre de sensations fortes mais donne la nausée au bout d'un moment.

Et pourtant, le réalisateur aurait pu se laisser aller sur des notions plus philosophiques de liberté et de rébellion contre l'oppresseur, mais c'est beaucoup trop demander… L'épilogue sirupeux à souhait (où sont les violons ?) nous achève – laissant un avenir plus qu'ouvert à Jack Sparrow – et pour ceux qui auront le courage d'attendre jusqu'à la fin du long générique déroulant, une deuxième fin bonus encore plus minable, qui ne fait que prolonger la première, nous prenant limite pour des crétins.

 
Florine

 
 
 
 

haut