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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Cœurs perdus (Lonely hearts)
USA / 2007
06.06.2007
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BONNIE AND CLYDE
"- Montre à Martha que tu l'aimes."
Les premières minutes du film nous plongent d'emblée dans une atmosphère énigmatique, propre au film noir. Cette entrée en matière plutôt alléchante, doublée d'un casting étoilé, laissait présager le meilleur. Malheureusement, le spectateur ira de désillusion en désillusion. Si la reconstitution des années 40 reste fidèle et soignée, le film renvoie à trop de codes cinématographiques différents – polar, film noir, film de gangsters, puisant ses inspirations, entre autres, chez De Palma (Les Incorruptibles) et Arthur Penn (Bonnie and Clyde) – nous laissant perplexes et souvent sur notre faim. L'enquête policière sur les deux criminels, noyau dur du long-métrage, s'enlise et le réalisateur peine à montrer l'obsession dévastatrice qu'éprouve le personnage de John Travolta pour l'affaire, supposée détruire sa vie. David Fincher en livre une version bien plus aboutie et réfléchie dans Zodiac et traduit parfaitement cette lente descente aux enfers. En ce qui concerne la cavale de Ray et Martha, il en est de même, la mise en place des personnages est impeccable, insufflant un mystère savamment dosé : un Jared Leto brisant son image d'éternel jeune premier et une Salma Hayek plus fatale que jamais. La passion dévorante unissant les deux amants les conduira au pire, au meurtre orchestré et répété. Cependant, une fois la mécanique installée, tout devient trop prévisible et trop lisse pour réellement captiver l'attention. Le suspense est mal entretenu, le film part de l'épilogue, nous laissant imaginer que les deux compères ont finalement été capturés. Du coup, le film subit l'effet inverse de la montée en puissance et s'essouffle de plus en plus, nous laissant comme un goût d'inachevé. Cœurs perdus , en raison de sa mise en scène mollassonne, perturbant le jeu des acteurs au minimum syndical, nous a perdu depuis longtemps quand le générique de fin commence...
Florine
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